Pour la Ciivise, un parcours de soin en 20 à 33 séances

Publié le 08/12/2023
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La Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), créée début 2021 à l’initiative du président de la République, a livré le 17 novembre son dernier rapport au gouvernement. Chaque année, 160 000 enfants subissent des violences sexuelles, et près de 5,4 millions d’adultes en ont connu avant 18 ans.

La commission préconise de « garantir des soins spécialisés du psychotraumatisme aux victimes de violences sexuelles dans l’enfance ». Aujourd'hui, elles mettent en moyenne entre 10 et 13 ans pour trouver un suivi médical spécialisé ; 79 % des professionnels de santé ne font pas le lien entre l’état de santé de leurs patients et les violences subies.

Aussi la Ciivise modélise-t-elle un parcours de 20 à 33 séances sur une année, renouvelables si besoin et entièrement remboursées. Ce parcours suit quatre étapes : l'évaluation clinique (une à trois séances), la phase de stabilisation (10 à 12 séances), pour identifier les outils et ressources internes et externes de la victime et traiter les symptômes les plus envahissants, une phase centrée sur le trauma (10 à 15 séances) avec des thérapies ad hoc (thérapie cognitivo-comportementale, EMDR, etc.) et la consolidation (une à trois séances de soutien).

La Ciivise plaide aussi pour que la question des violences sexuelles soit posée à tous les enfants, de manière systématique. Les praticiens peuvent s'appuyer sur le carnet de santé (signes évocateurs lors du suivi). Les rendez-vous de prévention au collège et au lycée sont déjà des occasions de ce questionnement, tout comme des situations spécifiques (adolescente enceinte, tentative de suicide…).

Pour encourager les signalements, la Ciivise demande une clarification de l'obligation pour les médecins et la garantie de leur immunité disciplinaire. La Ciivise devrait perdurer en se voyant doter d'une feuille de route élargie, à la pédocriminalité, à l'accès à la pornographie ou encore à la prostitution des mineurs.


Source : Le Quotidien du médecin