Arthrite juvénile idiopathique

L’apport des biothérapeutiques

Publié le 18/07/2013
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Crédit photo : BSIP

LE TOCILIZUMAB (TCZ) est un anticorps recombinant humanisé antagoniste du récepteur de l’interleukine 6 (IL-6). Il a fait l’objet d’une étude de phase 3, l’étude CHERISH, conduite sur deux ans dans 58 centres de 15 pays dans le monde. Elle a inclus des patients âgés de 2-17 ans souffrant d’une AJI depuis au moins 6 mois et en échec du traitement par méthotrexate (1).

Nouvelles données de l’étude CHERISH.

Dans la première partie de l’étude les 188 patients étaient traités par TCZ toutes les 4 semaines pendant 16 semaines. Les 166 patients présentant une amélioration d’au moins 30 % de leurs symptômes ont ensuite été randomisés en deux groupes : TCZ versus placebo, pendant 24 semaines. À la fin des 40 semaines, les patients du groupe TCZ avaient présenté significativement moins de poussées de la maladie (25,6 %) que les patients du groupe placebo (48,1 %). Dans le groupe TCZ, la réponse obtenue à S16 a été maintenue à la fin de la 2e partie de l’étude (S40) : 74 % de réponse ACR 30, 73 % de réponse ACR 50, 65 % de réponse ACR 70, 45 % de réponse ACR 90. Cette réponse était meilleure pour des posologies de 8 mg/kg chez les patients qui pesaient plus de 30 kg et de 10 mg/kg chez les patients de moins de 30 kg que pour une posologie de 8 mg/kg chez les patients de moins de 30 kg. En ce qui concerne la tolérance, les infections ont été les effets indésirables les plus courants. Des anomalies biologiques ont également été observées, notamment une diminution du nombre de globules blancs et de plaquettes ainsi qu’une élévation des taux d’enzymes hépatiques ALT et AST.

Canakinumab et décroissance de la corticothérapie.

La corticothérapie est la base du traitement de l’AJI. Cependant, elle présente des effets indésirables à long terme (augmentation de la pression artérielle, gain pondéral, augmentation du risque d’infections, risque de diabète et d’ostéoporose…) et de nouvelles stratégies visent à diminuer les doses de corticostéroïdes. « En complément de l’évidente efficacité du canakinumab (anticorps monoclonal anti-IL1ß) dans le traitement de l’AJI, nous avons maintenant la preuve qu’il permet de diminuer la corticothérapie ce qui ne peut qu’être bénéfique à long terme pour les enfants », a souligné le Dr Nicola Ruperto (auteur principal de l’étude (2), au nom de l’organisation internationale des études en rhumatologie pédiatrique, PRINTO). Le canakinumab était administré à la dose de 4 mg/kg (maximum 300 mg) toutes les 4 semaines par voie sous-cutanée, pendant 20 semaines maximum, chez des patients âgés de 2-19 ans. À l’inclusion 128 patients sur 177 utilisaient des corticostéroïdes (CS) et la posologie moyenne était de 0,27 mg/kg/j (0,02-1,00). Au total, 72 % de patients utilisant des CS sont entrés dans la phase de diminution des doses ; à la fin de l’étude, 33 % des patients avaient arrêté les CS et 19 % avaient des posologies 0,2 mg/kg/j (critère secondaire). Les 42 patients ayant réussi à arrêter les corticostéroïdes étaient plus âgés (âge moyen 9 ans, versus 8 ans en moyenne) et présentaient un nombre moins élevé d’articulations douloureuses (7 en moyenne versus 11).

(1) De Benedetti F et al. Efficacy and safety of tocilizumab in patients with polyarticular juvenile idiopathic arthritis : data from a phase 3 trial. Abstract OP 0060.

(2) Ruperto N et al. Baseline characteristics of patients with active systemic JIA successfully discontinuing corticosteroid while receiving canakinumab : secondary analysis from a pivotal phase 3 trial. Abstract OP0136, 13 juin.

CHRISTINE FALLET

Source : Le Quotidien du Médecin: 9258