Précision, fréquence, durée

Des examens complémentaires de l’audition

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Publié le 10/11/2020
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Deux examens sont possibles pour évaluer objectivement l’audition. Ils se complètent, en particulier chez les enfants.
Des examens fiables et reproductibles

Des examens fiables et reproductibles
Crédit photo : phanie

Les potentiels évoqués auditifs précoces (PEAP) sont les potentiels évoqués auditifs (PEA) utilisés en pratique courante. Ils comparent les deux oreilles entre elles et chaque oreille par rapport à des normes bien établies.

Ils présentent deux grandes indications. Devant une surdité de perception asymétrique, un acouphène unilatéral, des distorsions sonores, une discordance entre audition tonale et vocale, ils permettent d’éliminer une pathologie rétro-cochléaire comme le neurinome. En déterminant un seuil, ils permettent aussi le diagnostic de la surdité, chez l’enfant essentiellement, mais également chez les adultes non-coopérants ou simulateurs.

Ils nécessitent l’immobilité pendant 30 à 40 minutes et n’explorent que les hautes fréquences (2 000 Hz et 4 000 Hz). Aussi, une perte d’audition sur les graves peut-elle passer inaperçue. « Au-dessus de 70 dB d’audition, ils sont peu sensibles et peu spécifiques et il existe des faux positifs dans 10 % des cas, reconnaît le Pr David Bakhos (Tours). Mais ils restent la référence car fiables et reproductibles ».

Toujours se rapporter à la (para)clinique

Développés plus tardivement, les Auditory steaty-state responses (ASSR) évaluent l’audition sur un éventail de fréquences plus large que les PEAP, en analysant simultanément les quatre fréquences 500-1000-2000-4000 Hz. Ils apportent un complément essentiel à l’audiométrie et surtout aux PEAP, en apportant des informations sur les seuils d’audition dans les fréquences graves.

Leur résultat est plus facilement appréhensible, car ils se présentent de façon identique à l’audiométrie tonale classique. Ils sont aussi parfaitement fiables et reproductibles. Toutefois, sur la fréquence 500 Hz, ils sont moins précis si la perte d’audition est inférieure à 30/40 dB, et leur interprétation peut être limitée par la présence d’une otite séromuqueuse, d’un retard de maturation, d’une neuropathie auditive. « En l’absence totale de réponse, on ne peut conclure sur le niveau exact de la perte auditive et il ne faut pas poser trop tôt un diagnostic, avertit le Dr Damien Bonnard (CHU de Bordeaux). Ces tests n’ont de valeur que rapportés au bilan paraclinique complet ».

Session « Mise au point : évaluations objectives de l’audition »

Dr Maia Bovard-Gouffrant

Source : Le Quotidien du médecin