Allergie aux protéines de lait de vache

Nouvelles démonstrations de l’Epit-Viaskin

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Publié le 07/06/2018
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Crédit photo : PHANIE

Comme le rappelle le Dr Robert Wood, l’APLV touche 2 % des enfants de moins de 5 ans aux USA, ce qui en fait l’une des allergies les plus fréquentes dans cette tranche d’âge.

On ne dispose pas encore de réponse thérapeutique approuvée, ce qui explique l’intérêt suscité par le patch Viaskin développé par la start-up française DBV-Technologies. Ce patch comprend une chambre de condensation contenant les allergènes, l’eau de perspiration solubilisant les derniers qui pénètrent dans la couche cornée où ils sont captés par les cellules de Langerhans (sans passage systémique). L’étude Miles, étude de phase 2, a inclus 198 patients répartis en quatre groupes placebo et Viaskin Milk à 3 doses (150, 300 et 500 µg). Pendant 12 mois ces patients ont reçu un patch tous les jours (dans le dos pour les enfants âgés de 2 à 11 ans et sur le haut du bras pour les adolescents (12-17 ans). Chaque patient a subi un test de provocation orale en double aveugle contre placebo (DBPCFC) avant et à la fin de l’étude. Le critère principal était le pourcentage de patients répondeurs, les critères secondaires étant l’évolution de la dose réactive cumulée (DCR) et des taux d’IgE et d’IgG4. Globalement, on constate que le pourcentage de répondeurs est significativement supérieur dans le groupe 300 µg (49 % vs 30,2 % sous placebo, p = 0,085), encore beaucoup plus marqué chez les enfants (57,9 % vs 32,5 %, p = 0,042). L’effet est plus modéré chez l’adolescent. Par ailleurs, le DCR médiane augmente de 1 000 mg contre 120 mg sous placebo, toujours chez les enfants de 2 à 11 ans (p = 0,045). L’évolution des biomarqueurs reflète l’efficacité clinique observée. Enfin, la tolérance a été bonne, avec essentiellement des réactions cutanées locales modérées à légères. Aucun choc anaphylactique n’a été observé. In fine il n’y a qu’1,5 % d’arrêts pour effets indésirables.

La recherche continue

Miles permet de montrer l’efficacité et la tolérance de Viaskin Milk, la posologie optimale étant de 300 µg et la meilleure cible étant l’enfant âgé de 2 à 11 ans. Des données qui dicteront le protocole de l’étude de phase 3 à venir. On peut espérer des confirmations qui permettront à Viaskin Milk de rejoindre Viaskin peanuts dont le dossier est soumis à la FDA (un lancement est espéré en 2019, aux USA, l’Europe devant suivre). Ce qui serait une belle « success story » pour une start-up française.

Dr Alain Marié

Source : Le Quotidien du médecin: 9671