« L’agriculture est la première activité consommatrice d’eau avec 57 % du total, devant l’eau potable (26 %), le refroidissement des centrales électriques (12 %), et les usages industriels (5 %). » Les données du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires confirment que les usages agricoles représentent plus de la moitié de l’eau consommée, c’est-à-dire la partie de l’eau prélevée non restituée aux milieux aquatiques. Alors que l’essentiel de cette consommation se déroule durant l’été, des conflits d’usage peuvent advenir. Ainsi, « des restrictions d’eau sont appliquées chaque année depuis 2017 sur au moins 30 % du territoire métropolitain », détaille le ministère de la Transition écologique.
Irrigation en hausse
Dans un contexte où les sécheresses sont de plus en plus longues et fréquentes, la surexploitation de l’eau et le sujet de l’irrigation doivent être suivis de près. « Une grande partie de la surface agricole utilisée (SAU) est occupée par des cultures dites pluviales, qui ne nécessitent pas d’irrigation. En 2020, en France, 6,8 % des surfaces agricoles ont été irriguées, soit plus de 1,8 million d’hectares, peut-on lire dans le Graph’Agri 2022, publié par le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. Cependant, les conditions climatiques influent sur les besoins en irrigation. Si moins de 1 % des surfaces sont irriguées dans le Nord-Est ou en Normandie, ce taux avoisine ou dépasse 20 % en basse vallée du Rhône, dans le Sud-Ouest, au sud-ouest du Bassin parisien et en Alsace. » Il existe également des disparités en fonction de la nature des cultures : « le maïs représente un tiers des surfaces irriguées, et les légumes et fruits réunis, 15 %. »
France nature environnement (FNE) a analysé les données irrigation de la statistique agricole 2020 et constate son utilisation trop importante. « La SAU française, qui a diminué de 3,46 % entre 2010 et 2020, a néanmoins vu son pourcentage de surfaces irriguées augmenter de 14,61 %. Toutes les régions n’observent pas les mêmes tendances, mais aucune ne voit sa surface irriguée diminuer. Dans certaines d’entre elles, l’irrigation est même très fortement à la hausse : près de 78 % d’augmentation dans les Hauts-de-France, de 68 % en Bourgogne-Franche-Comté ou encore de 26 % en Normandie », pointe l’association.
Limites du système
Augmenter l’irrigation en réponse à la sécheresse ne peut constituer une pratique durable, estime FNE qui, aux côtés d’autres acteurs, appelle à revoir les modèles de production agricoles. « Il est urgent de s’orienter vers l’agroécologie, qui à la fois promeut des systèmes économes en eau et favorise l’infiltration et la rétention de l’eau dans des sols agricoles vivants », détaille-t-elle.
Ces derniers mois, les controverses autour des mégabassines ont également montré les limites du système. « Baptisées ‘réserves de substitution’ par leurs promoteurs, ces mégabassines sont censées être remplies durant la période hivernale afin de permettre aux agriculteurs et agricultrices de continuer à irriguer leurs cultures lors des périodes de sécheresse et de fortes tensions sur la demande en eau, écrit Greenpeace. Avant d’ajouter que cela n’est pas aussi évident : les mégabassines nécessitent des opérations de pompage, que ce soit des nappes phréatiques ou des cours d’eau. Ces pompages ont beau avoir lieu en hiver, ils accentuent la pression sur les ressources en eau, alors que les nappes phréatiques peinent à se reconstituer. » Considérés comme « la » solution par certains acteurs, les nouveaux projets de stockage de l’eau ne font donc pas l’unanimité. Et le sujet de l’eau va demeurer crucial dans les mois et années à venir.
Exergue : « Les nappes phréatiques peinent à se reconstituer »
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