Pour la première fois, une étude clinique démontre l'intérêt du e-coaching nutritionnel en médecine. « L'étude ANODE dans le diabète de type 2 (DT2), c'est la preuve de concept qu'un programme automatisé d'accompagnement nutritionnel en ligne peut fonctionner même en l'absence de prise en charge spécifique », explique le Dr Boris Hansel qui a coordonné ces travaux de recherche hospitalo-universitaires avec le Pr Ronan Roussel à l'hôpital Bichat (AP-HP) et au centre de recherche des Cordeliers (INSERM/Université Pierre-et-Marie-Curie, Paris Diderot, Paris Descartes).
Chez 120 volontaires âgés de 18 à 75 ans ayant un DT2 avec obésité abdominale, l'étude ANODE montre des bénéfices à 4 mois dans le groupe e-coaching par rapport à un groupe témoin recevant des conseils nutritionnels standards sur un portail en ligne. « Il y a un effet à la fois sur les habitudes alimentaires, sur le poids et l'obésité abdominale et sur l'HbA1c », souligne Boris Hansel. Une perte de poids d'au moins 5 % a été observée chez 26 % du groupe e-coaching versus chez 4 % dans le groupe témoin.
Une forte demande d'assistance nutritionnelle
C'est un pas important que marquent les résultats publiés dans le « Journal of Medical Internet Research ». Ces dernières années ont vu le développement de nombreux outils de bien-être commercialisés en ligne. Si « tous les programmes nutritionnels en ligne ne sont pas équivalents », met en garde le Dr Hansel, l'e-coaching se développe aussi dans le cadre du traitement des maladies chroniques. « Phénomène de mode ou bien véritable révolution dans les méthodes de prise en charge nutritionnelle », c'est toute la question à laquelle les chercheurs parisiens tentent d'apporter des réponses.
L'e-coaching nutrtionnel ouvre une voie séduisante. « Seulement la moitié des patients concernés par le DT2, le surpoids ou présentant des facteurs de risque cardio-vasculaires, est équilibrée en soins primaires, explique le Dr Hansel. Or l'offre d'aide spécialisée par un diététicien ou un nutritionniste ne couvre pas la demande. Il y a un vrai besoin de solutions alternatives et le e-coaching a l'avantage d'être peu coûteux. »
Il est encore un peu trop tôt pour conseiller en pratique la généralisation d'utilisation de tels programmes, estime néanmoins le Dr Hansel. « Une question essentielle est de savoir dans quelle mesure un programme de santé connectée va être accepté par la population générale, explique-t-il. Dans une semaine, sera lancée Cardiosens, une étude observationnelle à grande échelle pour évaluer l'adhésion en pratique. »
Des questions en suspens
L'étude Cardiosens prévoit d'inclure 5 000 individus entre le 20 novembre 2017 et le 20 janvier 2018 pour un suivi d'un an avec le slogan « Finissez bien l'année, débutez bien l'année ». « Les médecins sont invités à en parler à leurs patients, explique le Dr Hansel. Cela ne leur demande aucun travail supplémentaire. Le patient est réorienté au bon moment en consultation en cas de problème précis identifié. »
Au printemps 2018, une autre étude Obe-coach sera lancée chez 320 patients obèses ou ayant un facteur de risque cardio-vasculaire pour tester un programme automatisé optimisé « disponible sur tous supports, plus interactif, simplifié et évolutif au fil de l'étude », précise le Dr Hansel. Information sur www.medecine-connectee.fr
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