Faut-il être plus agressif lors de la prise en charge initiale du diabète de type 2 ? C'est ce que suggère une étude canadienne dans la revue de la société américaine d'endocrinologie chez 83 patients ayant un diabète de type 2 évoluant depuis moins de 3 ans.
L'équipe dirigée par le Dr Natalia McInnes de l'université Mc Master à Hamilton montre dans un article qu'une stratégie associant pendant 16 semaines des mesures hygiénodiététiques exigeantes à des antidiabétiques oraux et de l'insuline permet d'obtenir une rémission du diabète chez 40 % des patients plus de 3 mois après l'arrêt des médicaments.
« Ces résultats confortent la notion récente que le diabète de type 2 peut être mis en rémission, au moins à court terme, pas seulement avec la chirurgie bariatrique mais aussi de façon médicale », souligne le Dr McInnes.
Pour les auteurs, il est important de tester « des paradigmes de traitement alternatif dans le diabète de type 2 qui se concentrent sur l'obtention de la rémission de la maladie plutôt que simplement contrôler l'hyperglycémie progressive ».
Mettre le pancréas au repos
Dans cette étude, le traitement intensif associait une restriction calorique à 500-750 calories/jour, une activité physique ≥150 minutes/semaine, un accompagnement régulier infirmier et un traitement médicamenteux, associant de la metformine (1 000 mgx2/jour), de l'acarbose (titrée, max 50 mgx3/jour) et de l'insuline glargine au coucher.
Les chercheurs ont randomisé les 83 participants dans 3 groupes : deux groupes interventionnels intensifs, l'un traité pendant 8 semaines, l'autre 16 semaines, et un autre traité de façon conventionnelle.
Trois mois après l'arrêt des médicaments, 21,4 % du groupe 8 semaines n'avaient plus de diabète par rapport à 10,7 % des contrôles, 40,7 % du groupe 16 semaines par rapport à 14,3 % des contrôles. Une perte de poids ≥5 % a été obtenue chez 35 % des patients.
À la phase d'induction, une réduction de dose ou un arrêt temporaire d'au moins un médicament a été nécessaire chez près de 40 % des participants des groupes interventionnels. Les chercheurs ne rapportent pas d'effet secondaire grave, en particulier pas d'hypoglycémies sévères. En revanche, des hypoglycémies symptomatiques ont été rapportées chez 32-37 % des groupes interventionnels.
Un suivi prolongé d'au moins 1 an sans médicament est nécessaire pour évaluer l'intérêt de la procédure, concèdent les auteurs. « L'idée d'être en rémission de la maladie est très séduisante pour les patients diabétiques, explique Natalia McInnes. Cela les motive à modifier profondément leur mode de vie ». Pour le Dr Hertzel C.Gerstein, de l'université McMaster et auteur senior : « D'autres associations pourraient donner des taux de rémission plus élevés », estime-t-il.
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