Une anomalie biologique chez un malade sur deux

Publié le 30/01/2014
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Crédit photo : BSIP

Le ciblage biologique moléculaire des cancers, et notamment celui des cancers bronchiques, implique la capacité de réaliser des prélèvements en quantité suffisante et d’obtenir des résultats de biologie moléculaire dans un délai acceptable (en moyenne 18 jours entre le prélèvement et les résultats). Ceci est rendu possible grâce aux efforts de financements de l’INca qui permettent à chaque malade atteint de cancer bronchique non épidermoïde métastatique, de bénéficier d’une analyse moléculaire complète sur six biomarqueurs différents et, depuis peu, sur quatre biomarqueurs additionnels dans le cadre d’un programme complémentaire.

Les six biomarqueurs évalués sont, par ordre de fréquence : la mutation KRAS (25 % des cas), les mutations d’EGFR (10,3 %), les translocations de ALK (3,7 %), de PIK3CA K (2,6 %), de BRAF (1,7 %) et de HER2 (0,9 %). « En cas de cancer bronchique non à petites cellules à un stade avancé ou métastatique, on découvre une anomalie biologique chez un malade sur deux, précise le Pr Fabrice Barlesi. Des molécules dirigées sur les mutations activatrices d’EGFR (erlotinib, gefitinib, et bientôt afatinib) ou sur les translocations d’ ALK ont une AMM et sont commercialisées. S’il s’agit d’une autre anomalie, l’objectif de l’INca est de donner aux patients la possibilité d’accéder à de nouvelles molécules spécifiques dans le cadre d’essais cliniques ».

Des essais sont en cours avec des inhibiteurs spécifiques KRAS, BRAF, HER2 et PI3K ainsi que des inhibiteurs de deuxième ou troisième génération de l’EGFR et de ALK. Au-delà, de nombreuses thérapies ciblées (anti MET, anti ROS1, anti PD1/PDL1, etc), porteuses d’espoir pour les malades, sont accessibles au travers d’essais cliniques ou de programmes labélisés (Acsé) en France.

Entretien avec le Pr Fabrice Barlesi, président du GOLF, chef du service d’oncologie multidisciplinaire & innovations thérapeutiques, APHM, Marseille.

(1) Janne PA. Selumetinib plus docetaxel for KRAS-mutant advanced non-small-cell lung cancer : a randomised, multicentre, placebo-controlled, phase 2 study. Lancet Oncol. 2013 Jan;14(1):38-47.

Dr Brigitte Martin

Source : Le Quotidien du Médecin: 9297