LES RADIOLOGUES, de plus en plus interventionnels, sont aujourd’hui impliqués à tous les stades du parcours de soins du patient en cancérologie, du dépistage à l’évaluation de la réponse tumorale, en passant par le bilan d’extension et les traitements interventionnels. L’objectif du cours approfondi des Journées françaises de radiologie, consacré cette année à l’imagerie cancérologique, est ainsi d’explorer tous les champs d’activités des radiologues, de l’information des patients au développement de l’IRM de diffusion et des techniques de radiologie interventionnelle oncologique.
Neuf grands cours sont organisés autour de cette thématique, quatre sur l’imagerie interventionnelle oncologique, quatre autres sur les principaux cancers (prostate, sein, poumon et colon), ainsi qu’un cours sur la réponse tumorale. L’ensemble est repris dans un syllabus qui contient aussi quelques exemples de comptes rendus standardisés.
L’imagerie cancérologique aux JFR ce sont aussi des sessions animées par les différentes sociétés d’organe tout comme l’accent mis sur cette thématique au village interventionnel. Sans oublier la « Route contre le cancer », qui regroupe 24 posters déclinés selon trois grands axes : transversal (épidémiologie, information des patients, imagerie hybride, formation et recherche), organes (toutes les Sociétés d’organes ont fait un poster sur les principaux cancers) et interventionnel dans tous ses aspects (sociologie, douleur, techniques…). « Les JFR 2013 offrent ainsi un panorama très complet de l’imagerie cancérologique », estime le Pr Frank Boudghène.
Parallèlement les radiologues se sont, cette année, fortement impliqués dans la préparation du troisième plan cancer, qui sera lancé en janvier prochain. Des propositions ont été émises, qui portent sur trois points véritablement problématiques. Le déficit chronique d’équipement en IRM, qui se pose avec d’autant plus d’acuité que l’IRM occupe désormais une place essentielle dans la prise en charge des cancers, tant pour le diagnostic initial que pour le bilan d’extension ou le suivi thérapeutique. L’essor de la radiologie interventionnelle, freiné par l’accès restreint au scanner et à l’IRM, ainsi que par la sous-valorisation des actes. Et enfin, le problème de la démographie médicale : « 40 % des postes dans les hôpitaux sont vacants », déplore le Pr Boudghène, avant de préciser que plusieurs recommandations ont été présentées lors de l’audition à l’INCa à la fin du printemps dernier : offrir un équipement adapté en nombre et en qualité, accroître le nombre de radiologues dans les établissements qui prennent en charge les cancers, faciliter l’accès des patients aux traitements guidés par l’imagerie sur tout le territoire, développer les programmes transversaux de DPC en imagerie du cancer et promouvoir la recherche pluridisciplinaire. « Il faut notamment développer les plateaux complets et mutualisés, faciliter le développement de l’imagerie hybride, libérer et valoriser du temps médecin pour favoriser les relectures et les RCP, ou encore valoriser les actes de dépistage et de radiologie interventionnelle oncologique », note le Pr Boudghène.
Ce sera l’occasion de montrer, au cours de ces journées de Radiologie 2013, en quoi l’imagerie est devenue une véritable arme contre le cancer.
Entretien avec le Pr Frank Boudghène, hôpital Tenon, Paris.
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