Deux jours après la Journée internationale de prévention des overdoses, 19 associations se sont rassemblées pour réclamer « un accès effectif à la naloxone », afin d'enrailler l'augmentation des hospitalisations 40/100 000 habitants en 2017, soit +167 % par rapport à 2000, et des décès (3,2 décès par million d'habitants, soit 432 décès en 2017, +146 %) liés aux overdoses. Ils formulent 12 propositions pour faciliter la délivrance de la naloxone, l'antidote contre les overdoses aux opioïdes, dont l'usage est pour l'instant principalement cantonné aux services d'urgence et de réanimation.
Ils demandent ainsi son remboursement à 100 %, un élargissement des prescripteurs, des campagnes d'informations et de sensibilisations des pairs à son utilisation, l'identification des « zones de vulnérabilités aux overdoses » dans le parcours des patients, ainsi qu'une amélioration de la veille épidémiologique.
Une feuille de route qui n'arrive pas à convaincre
Sur le dossier de la naloxone, la fédération Addiction, le Fonds Action Addiction, Aides, France Patients Experts Addictologie et les autres signataires dressent le constat d'un manque de volonté des pouvoirs publics, en dépit de la feuille de route, « prévenir et agir face aux overdoses », rendue publique en juillet dernier par le ministère des Solidarités et de la Santé. Un des 3 axes de cette feuille de route gouvernementale concerne la diffusion large de la naloxone prête à l’emploi, par l'amélioration du circuit de délivrance. « Les buts affichés sont louables, estime le Pr Michel Reynaud président Fonds Actions Addictions, mais il faut que l'on se donne les moyens de les atteindre ! » insiste-t-il.
Il existe 2 dispositifs d'auto administration de la naloxone, mais leur usage reste encore trop confidentiel en France. Faute d'un accord sur le prix entre le laboratoire Indivior et le comité économique des produits de santé, le spray nasal spray nasal Nasclue n'est pas disponible en pharmacie d'officiel, et Indivior a annoncé sa volonté d'arrêter la production et de liquider ses stocks d'ici un an.
L'autre spécialité, Prenoxad (laboratoire Ethypharm), se présente depuis juin dernier sous la forme d'une seringue préremplie pour injection intramusculaire de naloxone. Non listé, il est vendu au prix de 23 euros TTC, et remboursable à 65 %. « Nous avons réalisé un testing dans 2 régions, il n'était disponible que dans une pharmacie sur 200 », explique le Pr Reynaud qui rappelle que depuis la mise en place des premières ATU de Nasclue et Prexonad, « 16 000 sprays et 1 000 injectables seulement ont été distribués en 3 ans ».
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