La vaccination a légèrement ralenti la semaine dernière avec 3,3 millions de doses injectées contre 3,6 millions du 17 au 23 mai. Ce ralentissement est principalement dû au passage de Moderna des centres de vaccination vers la ville, a expliqué le ministère de la Santé lors de son point hebdomadaire sur la campagne vaccinale.
Cette arrivée de Moderna en ville ne s’est d’ailleurs pas déroulée selon les plans puisqu’une partie des livraisons qui devaient avoir lieu entre le 27 et le 29 mai a été repoussée à ce début de semaine. En cause ? La panne d’un camion de livraison. Cette semaine, les professionnels de ville n’ont pas la possibilité de réserver des flacons de vaccin Moderna, la première session de commande ayant été importante, la livraison était donc prévue sur deux semaines. En tout 51 000 flacons (soit 510 000 doses) ont été commandés par les professionnels de ville. « Avec l’arrivée en ville de Moderna, nous allons de nouveau être sur un rythme de 3,5 à 3,6 millions de doses injectées cette semaine », estime le ministère de la Santé.
Repousser le fléchissement des demandes
En attendant de savoir, ce mercredi, si la HAS donnera son feu vert à la vaccination des adolescents, le ministère planche aussi sur la préparation de l’été : « l’objectif est que personne ne renonce à sa seconde injection ». Malgré tout le ministère privilégie la règle de réaliser première et seconde injection dans le même centre, « car c’est compliqué d’anticiper les flux de population ». L’idée de pouvoir obtenir sa deuxième dose sur le lieu des vacances pourra être envisagée « en complémentarité » pour certaines exceptions, mais la piste de travail principale du ministère est actuellement celle de la « flexibilisation » de l’espacement entre les deux doses. Si la deuxième injection doit avoir lieu au plus tard 42 jours après la première et qu’aujourd’hui en pratique les rendez-vous peuvent être fixés entre 39 et 42 jours, « nous réfléchissons à permettre, dès cette semaine, une flexibilisation plus importante », souligne le ministère.
Le deuxième enjeu du moment pour le ministère est aussi de pousser au maximum l’adhésion vaccinale, pour « ne pas voir la courbe de demande casser ». « Sur les pays les plus avancés sur leur campagne vaccinale, nous avons vu qu’Israël était allé assez loin avec une demande qui a fléchi après 75 % de la population vaccinée. Au Royaume-Uni et aux États-Unis, le ralentissement a eu lieu autour de 60 %, explique le ministère. Si c’était le cas en France, le plafonnement des demandes devrait arriver autour de la fin du mois de juin ». Pour repousser ce moment, le ministère entend déployer encore davantage les dispositifs « d’aller vers », qui s’appuie sur les appels téléphoniques de l’assurance maladie vers les publics non vaccinés.
Rattraper le retard en Seine-Saint-Denis
C’est également une partie de la stratégie mise en place en Seine-Saint-Denis pour rattraper le retard pris dans ce département. Le lancement de l’outil statistique Data Vaccin Covid la semaine dernière, a effectivement permis de voir que ce territoire était à la traîne par rapport à ses voisins, avec un taux de première injection de 22,7 % au 23 mai 2021. « Comme nous l’avons fait depuis le début de la campagne vaccinale, nous allons continuer à surdoter le département en doses », explique le ministère de la Santé. Au-delà du dispositif « aller vers », des plages de vaccinations sans rendez-vous, ou de la vaccination « au pied des tours », vont aussi être mises en place.
L’objectif de la campagne vaccinale reste donc de « vacciner le plus vite possible » et même si davantage de doses sont attendues en juin, on reste sur une logique de flux tendu. « Nous ne sortons pas de la rareté, il y a beaucoup de doses disponibles mais également beaucoup de personnes à vacciner, avec depuis hier, 20 millions de Français supplémentaires éligibles ».
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