C'est parti. La campagne de vaccination anti-grippale 2020-2021, qui durera jusqu’au 31 janvier de l’année prochaine, a été lancée comme prévu ce mardi 13 octobre.
Alors que l’hiver à venir sera très probablement marqué par une co-circulation du virus grippal et du SARS-CoV-2, l’enjeu de cette campagne est à la fois, à l’échelle individuelle, de protéger aux mieux les sujets fragiles, et à l’échelle collective, de prévenir la saturation du système de santé, déjà mis en tension par la crise sanitaire.
Conformément aux recommandations de la HAS et malgré de nombreux appels à une vaccination massive, la campagne ciblera en priorité deux populations-cibles : les professionnels de la santé et les sujets les plus vulnérables aux complications de la grippe – personnes de plus de 65 ans, individus souffrant de maladies chroniques, sujets obèses, immunodéprimés, femmes enceintes et entourage des nourrissons de moins de 6 mois à risque de grippe grave.
Un objectif de couverture vaccinale fixé à 75 % pour les populations cible
Dans ces populations cibles, l'objectif est d'approcher les 75% de couverture vaccinale préconisés par l'OMS. Autrement dit, les soignants et les individus vulnérables devront mieux adhérer à la campagne de vaccination que l’année dernière, « où le taux de couverture vaccinale de la population ciblée par ces recommandations n’était que de 47,8 % », déplore l’Assurance Maladie.
« La vaccination des professionnels de santé répond à un double objectif », insiste la CNAM : protéger indirectement les patients les plus fragiles et éviter que la grippe ne force trop de soignants à interrompre leurs activités professionnelles dans un contexte de crise sanitaire.
Dans ce contexte, l’Ordre des médecins a appelé « l’ensemble des professionnels de santé en contact avec des malades », à suivre la stratégie de vaccination mise en place par les autorités sanitaires, c’est-à-dire non seulement à « accompagner les publics à risque dans leur démarche vaccinale » mais aussi à se faire vacciner contre la grippe. « C’est notre responsabilité collective pour protéger nos patients et leurs proches », insiste l'Ordre alors que des amendements au PLFSS visant une obligation vaccinale notamment pour les soignants ont été récemment déposés. Fin septembre, Olivier Véran avait cependant botté en touche quant à cet éventuel passage à une vaccination obligatoire. « Je ne suis même pas sûr que si nous voulions le faire, nous aurions le temps dans les délais impartis », avait-il affirmé.
Une vaccination en deux temps
Anticipant « une demande accrue en vaccins cette année », les autorités engagent en revanche les personnes non visées par la campagne à « différer leur vaccination à début décembre », les populations cibles devant être vaccinées « en priorité » jusqu’au 30 novembre.
Même si l’Assurance maladie confirme que 30 % de doses de vaccins de plus que l’année dernière sont attendues cette saison (15,6 millions au total), cette mesure vise à éviter une éventuelle pénurie et à « sécuriser l’approvisionnement » pour les populations-cibles.
Si la vaccination anti-grippale sera donc ouverte, en deuxième partie de la campagne, à la population générale, il n’est pour le moment pas prévu que le vaccin soit intégralement remboursé pour les individus hors cible : seuls les personnes fragiles et les professionnels de la santé bénéficieront d'une prise en charge à 100 %. Un amendement au PLFSS a cependant été déposé pour étendre exceptionnellement le remboursement intégral à l'ensemble de la population cet hiver.
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