Pour lutter contre la désertification médicale, les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur ont publié un arrêté définissant les objectifs pluriannuels de professionnels de santé à former sur la période 2021-2025. Ces derniers concernent les formations de médecine, pharmacie, odontologie et de maïeutique (MPOM).
Ce mode de fonctionnement remplace celui du numerus clausus, supprimé par la réforme du premier cycle des études de médecine, lequel fixait le nombre d’étudiants autorisés à entrer en deuxième année de MPOM. Ce sont désormais les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur qui tranchent le nombre de professionnels de santé à former, par université, pour une période quinquennale.
54 160 médecins sur cinq ans… maximum
« Ces objectifs sont définis pour répondre aux besoins du système de santé, réduire les inégalités d’accès aux soins et permettre l’insertion professionnelle des étudiants », précise le document publié au Journal officiel ce 17 septembre. Toutes filières médicales confondues, 81 055 étudiants (seuil minimal fixé à 76 665 et maximal à 85 455) devront être formés.
En médecine, 51 505 étudiants (seuil minimal fixé à 48 850 et maximal à 54 160) auront accès à la formation pour la période 2021-2025. Dans la faculté de Lyon I, par exemple, l’objectif est fixé à 4 345 étudiants pour Lyon Est et Lyon Sud ; l’université de Paris, elle, formera 3 700 étudiants ; et à Bordeaux, 2 005 étudiants seront formés.
Vers une surpopulation médicale ?
Joint par téléphone, le président du Collège de la médecine générale (CMG) Pr Paul Frappé accueille positivement ces nouveaux chiffres. « Nous sommes dans une croissance continue des effectifs. La grande question pour nous, c’est le comparatif entre les médecins généralistes et les autres spécialités. Il y a un enjeu d’équilibre et cohérence : ce n’est pas tout de les former, il faut également qu’ils exercent comme médecin traitant ! Certains travaillent dans des services d’urgence, etc. »
Mais pour le Pr Frappé, attention toutefois à la surpopulation ! « Nous sommes encore dans le creux pour quelques années et nous avons besoin de cet afflux, mais à terme, nous risquons d’avoir l’effet inverse. Quand va-t-il falloir ralentir l’extension de la démographie des professionnels pour éviter un milieu concurrentiel à outrance ? Il ne faut pas refuser de se poser cette question. Si nous n’avons pas vu la décrue démographique, il faut accepter le potentiel surplus. »
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