Il a été confirmé ce 13 février, comme ministre de la Santé des États-Unis, grâce à la majorité républicaine et malgré la vive opposition des démocrates : Robert F. Kennedy (RFK) Jr, décrié pour ses positions antivaccins, a promis de s'attaquer aux institutions qui « volent la santé » des Américains, suggérant une possible refonte des autorités sanitaires. Sa volonté : « écarter » certains responsables sanitaires et « faire la même chose avec les institutions qui volent la santé de nos enfants » que le quasi-démantèlement de l'Agence pour le développement (Usaid).
Lors de sa prestation de serment dans le Bureau ovale, le neveu du président démocrate assassiné JFK a chanté les louanges de Donald Trump, avec qui il a signé quelques mois plus tôt une alliance improbable. « Dieu m'a envoyé le président Trump », a-t-il lancé, évoquant « vingt ans » de prières quotidiennes pour trouver le moyen de « résoudre l'épidémie de maladies chroniques infantiles ».
« Nous avons besoin de quelqu'un qui soit prêt à intervenir et qui ait la volonté, les tripes et la force de remettre en question les orthodoxies », a-t-il asséné. En réponse, Trump a promis que « Bobby », de son surnom, s'attaquerait aux problématiques de santé et restaurerait la confiance des Américains dans les autorités sanitaires. « Les États-Unis dépensent plus d'argent pour la santé que n'importe quel autre pays sur Terre. Mais nous sommes de plus en plus malades chaque année », a-t-il tonné, assurant qu'il n'y avait « pas de meilleure personne » pour changer les choses.
Lutte contre l’obésité
Ancien démocrate, Robert Kennedy Jr s'est rallié à Donald Trump lors de la dernière campagne présidentielle après avoir été candidat indépendant. En raison de sa remise en cause de la sûreté des vaccins et de son soutien à des théories conspirationnistes, de nombreux scientifiques et professionnels de santé ainsi que des élus démocrates avaient appelé à ne pas le confirmer.
Ces dernières années, RFK Jr s'est fait le relais de nombreuses théories du complot sur les vaccins contre le Covid-19 comme sur de prétendus liens entre vaccination et autisme, notamment par le biais de l'organisation Children's Health Defense qu'il a cofondée.
Depuis sa nomination, le septuagénaire, accro à l'héroïne dans sa jeunesse, tâche de policer son image. Il a ainsi déclaré devant le Sénat défendre des politiques de « bon sens ». Et d’estimer que « tout le monde devrait pouvoir donner son consentement éclairé ». Avant de répéter sur Fox News qu'il ne « retirerait les vaccins de personne », jugeant toutefois qu'il n'y avait « pas d'études de sécurité complètes sur la quasi-totalité des vaccins ».
À la direction du ministère de la Santé qui emploie plus de 80 000 personnes, cet ancien avocat en droit de l’environnement, qui a plaidé contre Monsanto dans l'affaire de l'herbicide Roundup, a fait de la lutte contre l’obésité son cheval de bataille. Il s’en prend vigoureusement à l’alimentation ultratransformée. « Je crois en la liberté de choix. Si vous voulez manger des Twinkies (gâteau industriel américain), vous pouvez le faire, mais vous devez savoir ce qu'ils contiennent », a-t-il détaillé sur la chaîne préférée des conservateurs, appelant à une « transparence radicale ».
Bien que mis en difficulté lors des auditions préalables à sa confirmation, ce personnage haut en couleur a été soutenu au Sénat par tous les conservateurs, à l’exception du Républicain Mitch McConnell, « survivant de la polio », une maladie virale quasiment éradiquée grâce à la vaccination. Alors qu'il défendait encore il y a peu l'idée que les femmes puissent avorter tout au long de leur grossesse, RFK Jr a promis aux élus conservateurs de se ranger derrière l'avis de Donald Trump sur la question.
D’une ligne sur le réseau social X, Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a félicité Robert Kennedy Jr pour sa nomination aux antipodes des valeurs de l’institution.
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