Le premier tour des législatives se profile déjà, le 30 juin, à l’issue d’une campagne éclair. Si l’issue du scrutin est inconnue, les candidatures sont désormais toutes déclarées officiellement et on y retrouve bon nombre de personnalités du secteur.
Trois principaux blocs s’affrontent après la dissolution de l’Assemblée nationale : le Rassemblement national (RN) – qui présentera des candidats avec Éric Ciotti, président contesté des Républicains (LR) ; la majorité présidentielle (Ensemble) et ses alliés (parmi lesquels Horizons et le Modem) ; et l’union de la gauche, sous la bannière du Nouveau Front populaire – allant du NPA au Parti socialiste en passant par les communistes et la France Insoumise (LFI) – qui a déjà détaillé son programme. Tour d’horizon – non exhaustif – des médecins et des experts du secteur candidats à la députation
Majorité présidentielle : une poignée d’anciens ministres, des experts du PLFSS…
Du côté de la majorité présidentielle, qui avait obtenu une majorité relative de quelque 250 sièges en 2022, plusieurs médecins connus du secteur sont en lice. Le Dr Olivier Véran, neurologue hospitalier, ancien ministre de la Santé lors de l’épidémie de Covid-19, est candidat sortant de la 1re circonscription de l’Isère, après avoir renoncé à sa reconversion dans la médecine esthétique.
C’est le cas également de la rhumatologue Stéphanie Rist, qui fut rapporteure du dernier projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) et à l’initiative de plusieurs lois marquantes (sur l’encadrement de l’intérim médical dans les hôpitaux et sur l’accès direct à certains paramédicaux). Elle rempile dans la 1re circonscription du Loiret. Même ambition pour le généraliste Jean-Pierre Pont dans la 5e circonscription du Pas-de-Calais. Le très actif ORL Cyrille Isaac-Sibille se représente également dans la 12e circonscription du Rhône, sous l’étiquette du MoDem.
Battu aux précédentes législatives, le Dr Thomas Mesnier tentera de faire son retour, après avoir été élu en 2017. Il est candidat dans la 1re circonscription de Charente, sous l’étiquette Horizons, le parti de l’ancien Premier ministre Édouard Philippe. C’est précisément dans cette 7e circonscription de Seine-Maritime que l’éphémère ministre de la Santé et pharmacienne Agnès Firmin Le Bodo est candidate à sa réélection sous cette même bannière. Une autre ancienne ministre se présente aux législatives : Brigitte Bourguignon, dans la 6e circonscription du Pas-de-Calais.
L’actuel ministre délégué à la Santé, Frédéric Valletoux, est dans la course dans la 2e circonscription de Seine-et-Marne, lui aussi avec le sceau Horizons. Une autre de « Ségur » est en compétition : Fadila Khattabi, ministre déléguée aux Personnes âgées et aux personnes handicapées, dans la 3e circonscription de Côte-d’Or, d’où elle est élue depuis 2017.
La présidente sortante de la commission des Affaires sociales, Charlotte Parmentier-Lecocq est aussi candidate à sa réélection dans la 6e circonscription du Nord. Jean-Carles Grelier, lui aussi particulièrement actif sur les sujets de santé, est candidat pour la majorité présidentielle dans la 5e circonscription de la Sarthe. Quant à Philippe Vigier, à qui on promettait un poste de rapporteur du PLFSS 2025 – avant la dissolution de l’Assemblée – il mène sa bataille dans la 4e circonscription d’Eure-et-Loir.
Les Républicains « canal historique » reconduisent leur duo médical Juvin/Neuder
Du côté des Républicains (LR) qui refusent toute alliance avec le RN, le cardiologue Yannick Neuder, ancien vice-président de la commission des Affaires sociales, qui porte une proposition de loi visant à faciliter le retour des carabins français expatriés est candidat sortant dans la 7e circonscription de l’Isère.
L’anesthésiste et chef des urgences de l’hôpital européen Georges-Pompidou (AP-HP), le Pr Philippe Juvin, se présente lui aussi dans la 3e circonscription des Hauts-de-Seine. Mais dans ce département existe un accord de soutien mutuel entre le camp d'Emmanuel Macron et les représentants de la droite locale.
Le Nouveau Front populaire avec Aurélien Rousseau et Guillaume Garot
Du côté de l’alliance des gauches, un autre ancien ministre de la Santé du gouvernement Borne portera les couleurs de ce rassemblement, sous l’étiquette Place publique, parti de Raphaël Glucksmann : Aurélien Rousseau se présente dans la 7e circonscription des Yvelines. Il avait démissionné de Ségur en décembre 2023 au moment du vote de la loi immigration.
Dans la 6e circonscription de l’Essonne, le député sortant Jérôme Guedj, grand spécialiste des questions du grand âge, brigue un nouveau mandat. Il en est de même pour le député leader du groupe transpartisan pour une régulation à l’installation des médecins libéraux, le socialiste Guillaume Garot, dans la 1re circonscription de Mayenne. Idem pour l’aide-soignante insoumise Caroline Fiat, dans la 6e circonscription de Meurthe-et-Moselle.
La Dr Joëlle Mélin fidèle au Rassemblement national
Côté RN, la généraliste Joëlle Mélin, également spécialiste des questions de santé, se représente dans la 9e circonscription des Bouches-du-Rhône. C’est aussi le cas de l’omnipraticien retraité, Thierry Frappé, dans la 10e circonscription du Pas-de-Calais. Plusieurs organisations et syndicats du secteur de la santé ont appellé à faire barrage à l’extrême droite.
Cahuzac, le retour ?
Sans surprise, le généraliste Paul-André Colombani est lui réinvesti par le Parti de la nation Corse (PNC) dans la 2e circonscription de Corse-du-Sud. Il a fait de la lutte contre les déserts médicaux son cheval de bataille.
Enfin, parmi les candidatures surprises, celle de Jérôme Cahuzac, sous une étiquette de centre gauche. L’ancien ministre du Budget de François Hollande se lance dans la 3e circonscription du Lot-et-Garonne. En 2018, il avait été condamné pour fraude fiscale à 4 ans de prison – dont 2 fermes – et 5 ans d’inéligibilité.
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