Annoncé par le Haut Conseil de la Santé Publique, suite à une rupture de stocks, le « plan B » de vaccination par le BCG est arrivé. En effet, au terme de plusieurs avertissements, depuis novembre 2014, de tensions d’approvisionnement en vaccins BCG SSI®, l’Ansm a annoncé le 29 mars dernier un arrêt de production. Aussitôt, sur une saisine de la DGS, le HCSP a émis un avis « d’optimisation » de l’utilisation des stocks encore disponibles qui s’articule en deux volets.
Le premier hiérarchise les populations à risque, en fonction de leur âge et du risque de contamination. Le niveau un de priorité concerne tous les nouveau-nés en Guyane et à Mayotte qui doivent être vaccinés avant leur sortie de maternité. Ailleurs, Ile-de-France comprise, seuls les enfants de moins de 5 ans ayant un facteur de risque de tuberculose identifié doivent être vaccinés. Au 2e rang des priorités figurent les enfants de moins de 5 ans dont le seul facteur de risque est de résider en Ile-de-France. Et le 3e niveau privilégie les enfants plus âgés, de 5 à 15 ans révolus, sans antécédent de BCG, présentant un facteur de risque de tuberculose identifié et après test tuberculinique négatif.
Chasse au gaspi
Le deuxième volet vise à « rentabiliser » ces doses de vaccin conditionné en multidoses devenues denrées rares. Dans sa chasse au gaspi, le HCSP recommande de se faire vacciner dans les structures habituées à pratiquer des injections groupées (centres de PMI, CLAT, centres de vaccination, maternités).
Cette situation tombe « on ne peut plus mal » pour les autorités sanitaires qui avaient sans doute préparé de longue date une communication autour de la Semaine européenne de la vaccination. Avec, d’une part, la publication du dernier calendrier vaccinal dans le BEH et, de l'autre, le communiqué de Marisol Touraine qui rappelle « l’importance de la vaccination », annonce le lancement de vaccination-info-service.fr par l’INPES et précise que « 2016 sera l’année de rénovation de notre politique vaccinale »…
Reste que ce type de difficultés d’approvisionnement en vaccins risque de durer. Le laboratoire Sanofi Pasteur MSD explique que la demande est forte et qu’il faut de nombreux mois pour fabriquer un vaccin, produit vivant qui nécessite des contrôles qualité itératifs. Un défaut en bout de chaîne oblige à revenir à la case départ. En remplacement du vaccin BCG SSI®, qu’il rappelle ne pas fabriquer mais importer du Danemark où il est conçu dans un laboratoire d’État (Statens Serum Institut), le laboratoire français propose un vaccin polonais (Biomed-Lublin) validé par l’Ansm.
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