L’obligation vaccinale des soignants est entrée en vigueur, pour sa première phase, hier, pour les salariés comme les libéraux. Mais si, comme le rappelait l’Ordre des médecins mercredi, les modalités de contrôle ne sont pas encore tout à fait arbitrées pour les libéraux, pour les soignants en établissements, Olivier Véran a donné les premiers chiffres des suspensions.
Invité ce matin de RTL, le ministre de la Santé a fait savoir : « il y a eu hier quelque 3 000 suspensions qui ont été signifiées à du personnel des établissements de santé ou médico-sociaux qui n'étaient pas encore rentré dans un parcours de vaccination ». Mais Olivier Véran a tenu a nuancé ce chiffre « un grand nombre de ces suspensions sont temporaires. J'ai eu des retours des établissements et beaucoup d'entre eux ont finalement décidé de se faire vacciner voyant que l'obligation était une réalité ». Selon lui, ces suspensions de contrat de travail concernent « essentiellement du personnel des services supports », « très peu de blouses blanches ». Il recense également « quelques dizaines de démissions à ce stade ».
Au premier jour de l’obligation vaccinale, le ministre de la Santé s’est donc réjoui que « la continuité, la sécurité et la qualité des soins aient été assurées hier dans l'ensemble des hôpitaux et des établissements médico-sociaux (...) et toutes les personnes qui travaillent au contact de personnes fragiles, âgées ou malades sont forcément désormais vaccinées ce qui veut dire que le risque de contaminations ou sein même des hôpitaux et des Ehpad est diminué ».
Olivier Véran persiste et signe sur la 3e dose
Alors même que l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Agence européenne du médicament (EMA) ou encore des revues scientifiques la remettent en cause au stade actuel, Olivier Véran a déclaré : « je maintiens l’intérêt de la 3e dose ». La campagne de rappel a démarré au début du mois pour les publics prioritaires, mais « ça pourrait monter plus vite », reconnaît le ministre de la Santé qui « invite chacun, s’il est concerné à prendre rendez-vous ».
Interrogé, sur la mise en examen d’Agnès Buzyn dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire et sur ses craintes quant à son propre cas, Olivier Véran s’est montré confiant. « J’ai participé à de nombreuses évaluations et c’est normal en démocratie. Je suis totalement mobilisé et concentré à ma tache. Je n’ai jamais pris la moindre décision dont j’ai à rougir. »
Au vu de l’amélioration de la situation sanitaire sur le territoire, le ministre de la Santé comme le président de la République ont par ailleurs laissé entendre que la levée de certaines contraintes pourrait intervenir prochainement. « Dès que les conditions sanitaires le permettront et, à mon avis, quand je vois les chiffres, ça ne va pas venir si tard », on pourra se « permettre sur les territoires où le virus circule moins vite de lever certaines contraintes et de revivre normalement », s'est réjoui le chef de l’État.
Olivier Véran, quoiqu’un peu plus prudent, a tenu un discours similaire. « Nous ne sommes pas encore dans une situation qui permet de réduire (les) mesures de contrôle de l’épidémie », dont fait partie le passe sanitaire. Avant de préciser : « ce serait un peu trop tôt. » « Par contre, si nous continuons sur cette dynamique, nous pourrons commencer à envisager d'alléger certaines mesures. Est-ce que ça passera par le passe sanitaire ? Nous verrons », a-t-il poursuivi.
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