« Il s’agit de la plus grande campagne d’"aller vers" en dehors de celle réalisée pendant la campagne de vaccination contre le Covid-19 », se gargarise François Braun, de visite à la Caisse primaire d'Assurance maladie (CPAM) du Val-de-Marne, située à Créteil, ce lundi 13 mars. Le choix de ce lieu n’est pas un hasard : c’est ici que depuis un an les opérateurs de la CPAM tentent de trouver un médecin traitant (MT) aux patients en affection longue durée (ALD).
Dans le département, « 40 % des médecins ont plus de 60 ans et vont partir en retraite dans les années qui viennent », explique le ministre de la Santé. Ces médecins « ont des patients chroniques » et « il va falloir traiter immédiatement ce nouveau flux » de personnes dépourvues de médecin traitant. À l’échelle de la France, 6 millions de personnes n’ont pas de MT, dont 700 000 patients en ALD. Parmi ces derniers, 11 % n’ont aucune consultation dans l’année et un quart voit un médecin qui n’est pas son MT.
Stabiliser le nombre de personnes en ALD sans MT
L’ampleur des prochains départs en retraite de généralistes est telle que le gouvernement entend d’abord « stabiliser » le nombre de personnes en ALD sans médecin traitant, avant de le réduire. Il s’agit d’une promesse du président de la République, qui s’était engagé début janvier à ce que chaque patient en ALD sans médecin traitant se voit proposer une solution avant la fin de l’année.
Il n’est plus acceptable que des milliers de Français atteints d’une affection longue durée n’aient pas de médecin traitant. Pour leur offrir une solution d’ici la fin de l’année, objectif fixé par @EmmanuelMacron, j’ai lancé aujourd’hui notre plan d’action avec l’@Assur_Maladie. pic.twitter.com/r9OmRXNUzM
— François Braun (@FrcsBraun) March 13, 2023
Ainsi, le locataire de Ségur affirme que cette campagne, qui commence « dès maintenant », durera « jusqu’à l’été ». Elle consiste à « contacter les différents malades concernés, ainsi que les différents médecins qui seraient d’accord pour les prendre en charge ».« Tous seront contactés », martèle-t-il. Un véritable « travail de fourmi, sur mesure », car « chaque cas est unique » : cela peut être « un médecin traitant qu’on n’arrive pas à trouver, ou alors un médecin qui aura oublié de se déclarer comme médecin traitant. »
Le ministre avance une facilitation des démarches administratives. Et il réaffirme le rôle du « médecin généraliste traitant, qui reste le cœur du dispositif ; le correspondant essentiel dans une prise en charge globale du patient, sur lequel il faut s’appuyer. »
Les structures coordonnées seront associées
D’ici à la fin du mois, l’Assurance Maladie rapporte au Généraliste mardi 14 mars qu’elle « enverra un courriel d’information aux patients en ALD de 17 ans et plus sans médecin traitant, qui pourront s’opposer à cette démarche s’ils le souhaitent. Seront ensuite identifiés les patients en ALD ayant consulté trois fois le même médecin dans l’année, sans que celui-ci ne soit déclaré comme leur médecin traitant. Les CPAM contacteront les assurés et les médecins afin de recueillir l’accord des deux parties : les patients resteront libres de choisir leur médecin et celui-ci de refuser un nouveau patient. En cas de désaccord, l’Assurance Maladie continuera d’accompagner le patient pour trouver une autre solution. »
La Cnam précise que « les CPTS, les maisons de santé pluridisciplinaires et les centres de santé seront également étroitement associés ». Ce dispositif repose selon elle « sur une stratégie qui prend en compte la réalité et la diversité des territoires (densité des professionnels de santé, population concernée…), les actions déjà engagées ou projets sur lesquels les partenaires locaux souhaitent se mobiliser ».
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