Jérôme Cahuzac, ex-ministre socialiste du Budget, condamné pour fraude fiscale en mai 2018 à quatre ans de prison dont deux avec sursis, échappe finalement à la prison. Il va bénéficier d'un aménagement de sa peine sous forme de bracelet électronique. Mercredi 10 avril, la chambre d'instruction de la cour d'appel de Bastia a confirmé cette décision qui avait été prise le 13 février dernier par un juge d'Ajaccio, contre l'avis du parquet qui avait fait appel. Cette peine vient s'ajouter à l'amende de 300.000 euros qu'il a déjà réglée et à ses cinq ans d'inéligibilité.
Désormais, Jérôme Cahuzac, qui a déclaré sa résidence principale à Pianotolli-Caldarello, une commune de près d'un millier d'habitants située à quelques kilomètres de Figari en Corse-du-Sud, devrait être convoqué pour la pose de son bracelet électronique. Il aura aussi à respecter des heures de sortie de sa maison. Son avocat, Me Antoine Vey, a réagi favorablement : « La détention n'aurait pas de sens. Il est normal que Jérôme Cahuzac puisse effectuer sa peine dans le cadre d'un placement sous surveillance électronique. Ce n'est ni une faveur, ni une exception. La loi permet pour toute peine allant jusqu'à deux ans d'emprisonnement, et en l'absence de récidive, la possibilité d'un aménagement immédiat. La cour n'a pas cédé à la démagogie. Mon client aura droit, une fois cette peine purgée, à reprendre le cours de sa vie. »
Jérôme Cahuzac, qui a effectué en juillet 2018 une mission humanitaire d'un mois en Guyane dans un centre de santé, s'était vu proposer par l'hôpital de Bonifacio un « poste de clinicien hospitalier contractuel à mi-temps », précisait également cette décision. Un poste que Jérôme Cahuzac ne peut pas pour l'heure occuper, le conseil national de l'Ordre des médecins voulant d'abord l'auditionner pour juger de son aptitude à exercer comme médecin généraliste. L'ancien chirurgien a sollicité une autorisation de s'installer en Corse en tant que médecin généraliste qui a, pour l'heure, été suspendue.
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