Le débat autour de la Grande Sécu fera-t-il pschitt ? Lancé il y a cinq ans par Martin Hirsch et Didier Tabuteau, il s'était ensuite enlisé pour être désormais porté par Olivier Véran. Le ministre des Solidarités et de la Santé avait dans un autre temps suivi une formation à la chaire santé de Science-Po alors dirigé par Didier Tabuteau. Examiné ce jour par le Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance maladie (HCAAM), la prise en charge par la seule Sécurité sociale qui se substituerait aux mutuelles et assurances de santé s'élèverait à 22,4 milliards d'euros. Quels sont les détails de la facture qui vise à supprimer le ticket modérateur ? Les soins de ville représentent le plus gros poste de dépense avec 8,9 milliards d'euros. Le reste à charge en ce qui concerne les soins hospitaliers pèserait pour 3,3 milliards d'euros, et 4,6 milliards pour les médicaments. Quant au panier "100% santé" comprenant les lunettes et prothèses auditives, il coûterait 2 milliards.
Frais cachés
La facture toutefois s'alourdit si l'on prend en compte les frais cachés. Le rendement de la taxe de solidarité additionnelle sur les contrats signés devrait logiquement s'effondrer. Ce qui explique le montant de plus de 22 miliards. Enfin les cotisations patronales et la CSG devaient financer le surcoût.
En revanche, une économie de 5,4 milliards d'euros serait réalisée sur les frais de gestion. Elle serait redistribuée aux salariés et retraités. Ces derniers seraient les grands gagnants avec un un gain de 250 euros pour les plus de 70 ans, voire de 450 euros pour plus de 80 ans.
Vent debout
Le secteur de l'assurance privée et des mutuelles* sont vent debout contre ce projet. « Environ 100 000 emplois seraient menacés par la « grande Sécu ». Celle-ci entraînerait des coûts très importants en termes de reclassement, des plans sociaux, etc. Peut-être qu'on va augmenter le nombre de fonctionnaires mais cela non plus n'est pas gratuit. On ne peut pas dire qu'on va évaluer l'impact de la « Grande Sécu » si on ne prend pas en considération les salariés des mutuelles et les personnes qui travaillent à la commercialisation et au conseil dans le secteur de l'assurance », explique dans un entretien au journal les Echos ce jour Florence Lustman, présidente de la Fédération française de l'assurance qui rejette par ailleurs tous les scénarii évoqués dans le rapport du HCAAM. Le prochain président de la république se saisira-t-il de ce dossier ?
*La Mutuelle nationale des hospitaliers (MNH) est actionnaire de Groupe Profession Santé et de Décision & Stratégie Santé.
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