« Outre son risque inflationniste, l’augmentation des rémunérations à l’acte ou à la consultation réclamée par le collectif « Médecins pour demain » ne saurait améliorer l’offre de soins et notamment inciter à l’installation dans les zones dites déserts sanitaires », dénonce France Assos Santé dans un communiqué de presse.
L'organisation, qui regroupe plus de 80 associations de patients et usagers, estime que « se battre uniquement sur la revalorisation des actes de consultation sans considérer les besoins de réorganisation d’une offre de soins de proximité de premier recours risque d’aggraver la paupérisation des médecins généralistes du secteur 1 ».
Restructurer l'offre de proximité et financer les soins autrement
Pour elle, le système de santé a « besoin d'une restructuration résolument réformatrice de l’offre de proximité visant en même temps de meilleures conditions de travail pour les médecins, leur juste rémunération, une bonne répartition géographique et une prise en charge des bénéficiaires de l’Assurance maladie mieux coordonnée ».
Dans son communiqué, France Assos Santé appelle ainsi « à de nouvelles modalités de financement des soins » et réclame que les médecins libéraux soient rémunérés sur « une base mixte associant capitation* et paiement à l'acte en juste proportion ».
L'association de patients invite d'autre part les pouvoirs publics à « favoriser l'exercice salarié d’une médecine de ville rémunérée à son juste prix ».
Pour rappel, en France, le paiement à l'acte reste majoritaire et représente 84-85 % de la rémunération globale des médecins, confiait Julien Mousquès, alors directeur à l’Irdes (Institut de recherche et documentation en économie de la santé) sur l’axe Organisation et régulation des soins et services de santé dans notre dossier « Paiement à l’acte, forfaits : un équilibre à trouver ». Les forfaits représentant, eux, 15-16 % de la rémunération globale des médecins.
* « La capitation est une rémunération forfaitaire correspondant au nombre de patient inscrit au cabinet du médecin, il est indépendant du volume d’actes pratiqués au patient. Le médecin perçoit donc une somme forfaitaire par patient inscrit à son cabinet, indépendamment du volume de soins qu’il prodigue. La rémunération du médecin va donc dépendre des caractéristiques de chaque patient, tel que l’âge et le sexe », selon la définition du cabinet d'avocat Mouillac-Delage.
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