C'est une déclaration politique sibylline qui traduit la sous-valorisation du tarif de la consultation sans y apporter une réponse claire. Le patron du MoDem François Bayrou s'est dit dimanche favorable à « une petite participation » supplémentaire des assurés « qui le peuvent » en matière d'accès aux soins, geste qui selon lui « permettrait de régler la question du prix de la consultation ». « Je n'ai jamais été partisan d'un accès à la santé totalement gratuit », a expliqué le Haut-Commissaire au plan sur le plateau du Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro.
Cependant, l'ex-candidat centriste à la présidentielle n'a pas précisé ce que pourrait signifier cette participation financière supplémentaire (tarif, remboursement, franchise) et sur quels critères elle serait appliquée. Convenant d'être « minoritaire » sur ce point, François Bayrou a néanmoins plaidé pour cette « petite participation de ceux qui le peuvent », « à partir du moment où ils en ont les moyens ». Mais, « je suis pour que le soin demeure gratuit pour tous ceux qui ont des difficultés », a-t-il ajouté.
Plombier, coiffeur
À en croire François Bayrou, une telle mesure de responsabilisation d'une partie des Français permettrait de financer l'augmentation du prix de la consultation. Actuellement de 25 euros chez un généraliste, le tarif de base passera à 26,50 euros à l'automne, loin toutefois des espoirs des syndicats qui demandaient des augmentations allant de 30 à 50 euros. « On est avec un prix de la consultation qui est ridicule », a admis François Bayrou, faisant un comparatif « entre le médecin et le plombier » ou « entre le médecin et le coiffeur ». « Je trouve qu'il y a là quelque chose qui n'est pas normal », a-t-il insisté.
Sur le plan des finances publiques, « on est dans (...) le pays du monde qui offre à ses concitoyens la prise en charge la plus large de tous les aspects de la vie », analyse encore François Bayrou, citant « l'éducation gratuite quasiment de la maternelle à l'université », la santé, « la retraite garantie à tous » ou encore « le chômage ». « Ça n'est pas viable dans le long terme si nous avons la démographie effondrée qui est la nôtre », a-t-il jugé, appelant à accepter « de regarder sur des bases différentes l'organisation de la société ». D'où l'idée de faire payer un peu plus pour leur santé ceux qui sont en capacité de supporter cet effort.
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