Le directeur général adjoint du conseil régional d'Île-de-France Cédric Arcos était l'invité ce mercredi 3 avril du think tank Nile pour évoquer le rôle des régions dans l'organisation du système de santé. Un échange qui s'est rapidement transformé en plaidoyer du « monsieur santé » francilien, fervent défenseur d'une décentralisation des politiques sanitaires.
Prenant l'exemple de la crise des gilets jaunes et des premières conclusions du grand débat national, il a, dès son propos liminaire, mis en avant la volonté de proximité des citoyens français aujourd'hui : « les Français sont préoccupés par l'avenir de leur hôpital, de leur maternité, de leur accès aux soins ». Or, « on a l'impression que plus les choses deviennent compliquées, plus on centralise », a-t-il poursuivi.
Pourtant, les problématiques de santé sont bel et bien liées au territoire affirme Cédric Arcos qui rappelle que, même si elle abrite l'un des plus grands CHU d'Europe – l'Assistance publique-hôpitaux de Paris –, la région Île-de-France reste « le premier désert médical du pays ».
ORDAM et convention médicale régionale
« Et si on osait la décentralisation en santé », a alors proposé l'ancien délégué général adjoint de la Fédération hospitalière de France (FHF). Selon lui, la région est « l'autorité la plus apte, la plus préparée et la plus pertinente » pour mener une politique de santé territoriale car c'est elle qui a en charge de « prendre les grandes décisions qui sur vingt ans vont structurer le territoire, ce n'est pas la collectivité du quotidien ». Qui plus est, la santé est aujourd'hui devenue un enjeu majeur du développement des territoires sans laquelle aucune politique globale n'est envisageable, affirme-t-il.
Pour y arriver, il envisage une mutation en deux temps. Il faut d'abord « responsabiliser financièrement les acteurs » en créant des sous objectifs régionaux de l'enveloppe annuelle allouée aux dépenses de santé (ONDAM) et pourquoi pas instaurer une convention médicale régionale. Mais à cela doit s'ajouter une « évolution institutionnelle » qui consisterait, explique-t-il, à mettre les agences régionales de santé (ARS) sous la tutelle des conseils régionaux.
Cédric Arcos réfute les accusations d'antiétatisme : « il ne s'agit pas de faire moins d'État mais mieux d'État. »
Pas question non plus d'y arriver du jour au lendemain en renversant la table. « Il faut donner l'impulsion et la confiance nécessaire aux acteurs », préconise le Francilien car « sur les territoires, il y a une très forte aspiration à agir ».
À la mémoire de notre consœur et amie
Dérives sectaires : une hausse préoccupante dans le secteur de la santé
Protection de l’enfance : Catherine Vautrin affiche ses ambitions pour une « nouvelle impulsion »
Dr Joëlle Belaïsch-Allart : « S’il faut respecter le non-désir d’enfant, le renoncement à la parentalité doit interpeller »