Les élections européennes auront lieu le 9 juin et pas moins de 37 listes de 81 candidats ont été publiées. Si la santé s’affiche comme l’une des préoccupations majeures des Français dans ces élections, aucun médecin ne figure en tête de liste. Mais plusieurs d’entre eux sont dans la course, majoritairement en position non éligible.
Le cas du Pr Laurent Castillo fait figure d’exception. Placé à la 5e place de la liste des Républicains (LR), le médecin ORL niçois entend porter les couleurs de la santé en Europe au nom de sa famille politique. Méconnu sur la scène nationale, le PU-PH est un proche d’Éric Ciotti. Dans un entretien au Quotidien, le spécialiste a défendu deux priorités de santé : la souveraineté du médicament et de la prévention au niveau européen.
Un autre médecin est en lice sur la liste LR menée par François-Xavier Bellamy, à la 63e position : le Dr Raoul Bacquelin. Cardiologue au centre hospitalier métropole Savoie de Chambéry, il est le chef de service de l’unité d’hospitalisation conventionnelle et de consultation en cardiologie et coordonnateur de la fédération de cardiologie.
Anesthésiste, oncologue et urgentiste
Du côté de la liste du Parti socialiste (PS) et de Place publique, le Dr Arnaud Payen se hisse à la 29e place. Âgé de 51 ans, cet anesthésiste de Saint-Nazaire s’intéresse particulièrement à l’impact de l’alimentation sur la santé du vivant et, plus largement, à la place de l’humain dans son environnement. Il est le référent départemental de son parti Place publique.
Deux médecins figurent sur la liste du Parti communiste français (PCF), menée par Léon Deffontaines : le PU-PH Anthony Gonçalves, oncologue médical, spécialiste du cancer du sein à l'Institut Paoli-Calmettes de Marseille à la 21e place, et le Dr Christian Brice, médecin urgentiste à l’hôpital de Saint Brieuc (Côtes-d’Armor) et délégué régional de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf), à la 69e place.
Trois médecins sur sa liste Lassalle
La liste qui héberge le plus de praticiens est celle de l’ancien candidat à la présidentielle Jean Lassalle, appelée « Alliance rurale ». À la 17e position figure le Dr Vincent Royaux, médecin généraliste et président de l’Ordre du Grand Est, suivi à la 21e place par le Dr Mahmut Gundesli, urgentiste au Samu et responsable de l’UF des urgences au CHRU de Nancy. Le Dr Jacques-Henri Soulère, généraliste à Pau (Pyrénées-Atlantiques), est quant à lui à la 25e place.
D’autres listes, plus anecdotiques, comportent des médecins. Celle nommée « Europe territoires écologie », menée par le président du Parti radical de gauche (PRG) Guillaume Lacroix, a placé à la 26e place la très active Dr Joëlle Martinaux, médecin généraliste et urgentiste à Nice, vice-présidente de l’Ordre des Alpes-Maritimes, décorée de la légion d’honneur en 2023.
La liste « Écologie au centre », comporte, quant à elle, le médecin généraliste Xavier Francisco, installé à Nivolas-Vermelle (Isère) et commandant du Sdis 38. Il s’était fait remarquer dans les médias à l’occasion du débat sur les « lapins » (en faisant payer cinq euros les rendez-vous non honorés à ses patients). Il figure à la 41e place.
La Dr Anne Hessel, MCU-PH retraitée de l’AP-HP, est à la 80e place de la liste « Nouvelle donne » de Pierre Larrouturou. Le Dr Didier Cugy, généraliste spécialiste du sommeil, s’est engagé à la 21e place sur la liste « Écologie positive et territoires ».
À noter que la liste qu’appelait de ses vœux le président du Syndicat national des médecins remplaçants hospitaliers (SNMRH), le Dr Éric Reboli, qui appelait à « taper sur la table et la renverser », n’a finalement pas vu le jour.
Les infirmiers en nombre
En revanche, un nombre conséquent d’infirmiers figurent sur des listes dans la course à l’Europe (cinq chez Lutte ouvrière, trois chez LFI, trois au Parti animaliste, deux chez Guillaume Lacroix, une chez LR, un au PCF, une chez Jean Lassalle…). Les aides-soignants, sont également représentés – dont la tête de liste du Parti révolutionnaire communiste, Olivier Terrien, secrétaire général de la CGT au CHU de Nantes.
D’autres postes du secteur de la santé sont représentés, puisqu’on trouve une pharmacienne des hôpitaux chez Renaissance, un directeur d’hôpital privé chez LR, un manipulateur radio chez LFI, une chirurgienne-dentiste chez Reconquête, une brancardière et une secrétaire médicale chez Lutte ouvrière ou encore une biochimiste au Nouveau parti anticapitaliste.
Lors du précédent scrutin (2019), une vingtaine de médecins avaient tenté leur chance (sur les 34 listes en compétition en France) mais seuls quatre praticiens avaient siégé – plus ou moins longtemps – au Parlement européen.
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