« La santé est au sol et où que l'on regarde, tous ses secteurs sont touchés ». C’est par ce constat brut et sans appel que le Dr Jérôme Marty, président de l’UFML-Syndicat, aux côtés de la Dr Mélanie Rica-Henry, présidente de Médecins pour demain et le Dr Arnaud Chiche, fondateur du collectif Santé en Danger, commencent leur lettre ouverte, adressée aux responsables politiques.
Lassés de la valse des ministres à Ségur, ces trois praticiens réclament aujourd’hui « l’union sanitaire », passant par une loi de financement mais aussi une grande loi de santé « avec un cap, une vision pour les dix ans à venir et une femme ou un homme à la barre ». Car, selon eux, le secteur a « trop souffert d’un amateurisme et d’une inconséquence dont la consommation historique de neuf ministres de la santé en quelques années est le triste constat ».
A contrario, le pays a besoin de « stabilité », écrivent-ils, quelques jours après la démission du gouvernement de Michel Barnier. « De grâce, entendez-vous ! De quelque bord politique que vous soyez […] Vous devez construire ensemble. Ce secteur si particulier vous y oblige », lancent-ils aux futurs responsables.
Sus aux solutions simplistes, électoralistes
Les signataires n’hésitent pas à pointer la « catastrophe sanitaire que vivent les Français ». Ils dénoncent « la pénurie de soins » et « les difficultés d’accès aux soins » qui ne font qu’augmenter partout, en ville, dans les cliniques comme à l’hôpital, « dans un état catastrophique ». « Le prix que payent les Français après 30 ans d'erreurs politiques est majeur », dénoncent les trois leaders de la profession. D’autant, ajoutent-ils, que la dernière ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, figurait au onzième rang gouvernemental…
Face aux menaces qui planent au-dessus de la profession, concernant par exemple la liberté d’installation ou les contreparties exigées par l’exécutif, les praticiens refusent que « les politiques s'essuient les pieds sur nos professions par des solutions simplistes, électoralistes et fausses ». Elles « visent à masquer leur méconnaissance du système de santé par des injonctions : “il n’y a qu'à les obliger”, “il n’y a qu'à les encadrer”, “il n’y a qu'à les sanctionner”. »
Les signataires appellent tous les politiques de bonne volonté à construire avec les médecins et « oser investir dans la santé », notamment pour réaliser le virage de la prévention et développer la médecine prédictive. Et surtout, « abandonner le court-termisme » et « l’électoralisme ».
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