Aujourd'hui les généralistes, qui ont pourtant passé du temps à convaincre les patients de se faire vacciner, doivent déprogrammer leurs séances de vaccination au fur et à mesure que le doute s’installe dans leur patientèle.

La présidente du syndicat, le Dr Hélène Garde Marty, exerçant à Metz, décrit le climat parmi ses confrères. « Ils sont épuisés de devoir convaincre leurs patients et découragés de voir que les centres de vaccination proposant les vaccins ARNm ne vaccinent pas les personnes les plus à risque. »

Les MG se sentent humiliés

Si l’on ajoute à cela « les retards de livraison d’AstraZeneca », la suspension du vaccin et « les effets indésirables exceptionnels relayés par les médias », la vaccination s’avère être un parcours du combattant. « On perd beaucoup de temps en se sentant discrédités aux yeux de nos patients, qui ont pourtant confiance en nous », précise la généraliste.

Quid de la confiance au gouvernement ? La praticienne évoque la difficulté de la tâche, mais elle met aussi en garde l’exécutif. « En tant que généralistes, nous sommes la dernière roue de la charrette, la variable d’ajustement. Ce n’est pas agréable d’être déconsidérés et si ça continue, de moins en moins voudront vacciner… car ils se sentent humiliés ».

Contacté par le Généraliste, le ministère de la Santé semble avoir entendu l'appel des généralistes mosellans. « Dès fin avril, une expérimentation sera menée en Moselle pour les pharmaciens et les médecins souhaitant vacciner au Moderna contre le variant sud-africain. » Olivier Véran enverra dans les prochains jours un courrier au personnel soignant du département pour clarifier la situation autour du vaccin AstraZeneca et de l’espacement des doses des vaccins. De quoi redonner espoir aux médecins mosellans.