Les médecins généralistes mosellans sont mécontents et ils le font savoir. Dans un communiqué, le syndicat des Médecins Généralistes de la Moselle (MG57) réclame l'utilisation du vaccin à ARNm Moderna en cabinet. Pour l'instant, le vaccin AstraZeneca est le seul disponible en cabinet de ville et les libéraux rendent compte de la difficulté à vacciner avec le plus mal-aimé des vaccins. Mais le problème n’est pas que là.
En cause, la recommandation HAS parue vendredi 9 avril ; reconnaissant l’incertitude quant à la protection vaccinale du vaccin AstraZeneca vis-à-vis du variant dit sud-africain, circulant dans la région à hauteur de 35 %. La Haute autorité conseille donc de continuer à privilégier les vaccins Cominarty et Moderna, d'un niveau d'efficacité élevé contre le variant.
#Communiqué | #COVID19 – L’émergence de variants du SARS-CoV-2 en France fait l’objet d’une surveillance attentive
— Haute Autorité de santé (@HAS_sante) April 9, 2021
La HAS fait le point sur les connaissances relatives à l’efficacité des vaccins disponibles contre les variants
https://t.co/xp82rgYi9b pic.twitter.com/D2oz2gZLTg
Aujourd'hui les généralistes, qui ont pourtant passé du temps à convaincre les patients de se faire vacciner, doivent déprogrammer leurs séances de vaccination au fur et à mesure que le doute s’installe dans leur patientèle.
La présidente du syndicat, le Dr Hélène Garde Marty, exerçant à Metz, décrit le climat parmi ses confrères. « Ils sont épuisés de devoir convaincre leurs patients et découragés de voir que les centres de vaccination proposant les vaccins ARNm ne vaccinent pas les personnes les plus à risque. »
Les MG se sentent humiliés
Si l’on ajoute à cela « les retards de livraison d’AstraZeneca », la suspension du vaccin et « les effets indésirables exceptionnels relayés par les médias », la vaccination s’avère être un parcours du combattant. « On perd beaucoup de temps en se sentant discrédités aux yeux de nos patients, qui ont pourtant confiance en nous », précise la généraliste.
Quid de la confiance au gouvernement ? La praticienne évoque la difficulté de la tâche, mais elle met aussi en garde l’exécutif. « En tant que généralistes, nous sommes la dernière roue de la charrette, la variable d’ajustement. Ce n’est pas agréable d’être déconsidérés et si ça continue, de moins en moins voudront vacciner… car ils se sentent humiliés ».
Contacté par le Généraliste, le ministère de la Santé semble avoir entendu l'appel des généralistes mosellans. « Dès fin avril, une expérimentation sera menée en Moselle pour les pharmaciens et les médecins souhaitant vacciner au Moderna contre le variant sud-africain. » Olivier Véran enverra dans les prochains jours un courrier au personnel soignant du département pour clarifier la situation autour du vaccin AstraZeneca et de l’espacement des doses des vaccins. De quoi redonner espoir aux médecins mosellans.
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes
« Ils savaient » : le chirurgien pédocriminel Le Scouarnec protégé par l'omerta médicale