Pour Médecins pour demain, la proposition de loi de Frédéric Valletoux (Horizons), soutenue par la majorité présidentielle, est « démagogique, sans aucun regard pour les besoins réels des acteurs du soin, ne vise que l’électorat de son parti », écrit le mouvement dans un communiqué datant du 8 mai. « Encore des aberrations contre-productives de politiques ! », poursuit-il.
C’est « une attaque directe et un transfert de responsabilité sans transfert de moyens et de coercition tous secteurs et toutes spécialités confondues ! », affirme l’association qui revendique aujourd’hui plus de 3 000 adhérents. « Devant ce nouveau coup porté à l’indépendance et à l’attractivité de notre métier, nous rappelons la nécessité absolue d’investir massivement dans la médecine de proximité au risque de faire tomber la derrière digue qui empêche l’hôpital de se noyer », appuie-t-elle dans son communiqué.
La crainte de plus de coercition
Alors, avant que la proposition de loi soit examinée à l’Assemblée nationale la semaine du 12 juin, Médecins pour demain appelle à une fermeture des cabinets le 9 juin. Avant une grande manifestation dans la capitale ? Pas si sûr, selon le Dr Christelle Audigier, fondatrice du mouvement, suivi par plus de 18 000 médecins sur Facebook. « Contrairement à la mobilisation contre la loi Rist, nous n’envisageons pas, pour l’instant, de mobilisation parisienne. Cela se décidera dans les semaines qui viennent avec les syndicats. Certains la souhaitent, d’autres veulent se mobiliser le jour de l’examen de la loi aussi… », glisse-t-elle. Des rendez-vous avec l’Ordre des médecins et les élus URPS sont également prévus.
Remontée contre la PPL Valletoux, notamment l’obligation d’adhérer à une CPTS, le Dr Audigier estime que « l’État se décharge de ses responsabilités en les déléguant aux médecins. » Quant à l’obligation de PDS pour tous les médecins, la généraliste ironise en invitant « tous les médecins en politique, dont François Braun, à se mobiliser ! » Le Dr Audigier craint également « les amendements du "groupe Garot" qui veut encore plus de coercition ». Et, note-t-elle, « cette PPL ne laisse plus place aux négociations conventionnelles puisque le CET est inscrit dans la loi… »
Vers une intersyndicale ?
Contacté, le Dr Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF, indique qu’il attend « une réunion de l’intersyndicale » pour annoncer la participation ou non de la CSMF. « Nous regrettons la PPL Valletoux et tous les amendements qui risquent d’arriver du groupe transpartisan mené par Guillaume Garot », s’émeut-il. Une réunion devrait avoir lieu « bientôt ». Faut-il donc s’attendre à une mobilisation semblable à celle contre la loi Rist ? « Si l’intersyndicale dit aux médecins de fermer les cabinets, le mouvement sera suivi ! C’est la réaction à la déception liée au règlement arbitral et l’absence d’espoir qu’il s’en dégage… », affirme le généraliste mayennais.
La FMF et le SML font également savoir au Généraliste qu’ils réuniront dans les prochains jours leur conseil d’administration pour trancher sur leur participation au mouvement de fermeture des cabinets.
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