Les médecins sont-ils responsables de la crise des gilets jaunes ? Durant la consultation avec les corps intermédiaires lundi 10 décembre à l'Elysée, Agnès Buzyn s'est dit troublée par les remarques des élus relatant l'abandon du service public, avec notamment le manque de médecins, lors des Contrepoints de la santé du 11 décembre 2018. Et d'enfoncer le clou : « On paie très cher le numerus clausus. La désorganisation ou le manque d'organisation nuit au système de santé. » Pour autant, la ministre de la Santé confirme son refus de rendre l'installation obligatoire. « Car les jeunes médecins paieraient pour les autres », insiste-t-elle. Illustration avec la problématique des maternités dont celle du Blanc qui « ne trouve pas d'obstétriciens ni de pédiatres ». Contrairement aux hôpitaux locaux dont la ministre refuse la fermeture. Elle en défend même la labellisation : « On a besoin d'un service de proximité sans chirurgie. Il faut réinvestir ces hôpitaux vers un service local. Ils sont en train de dépérir car ils ne sont pas rentables et sont en train de perdre leurs professionnnels. » Dans cette optique, Agnès Buzyn argumente dans le sens du financement à la qualité : « Si l'on ne sort pas de la T2A, ces hôpitaux ne seront jamais viables. » Autre exemple pris pour justifier la réorganisation des hôpitaux, les seuils d'activité qui impacteront notamment la cancérologie : « Proximité et qualité ne vont pas toujours de pair. » La HAS travaille actuellement sur ces seuils. En 2019, les chirurgiens qui continueront à faire des activités soumises à des seuils se verront dans l'obligation de rembourser les actes indus à l'assurance maladie. Une autre spécialité doit être revalorisée selon la ministre, la psychiatrie hospitalière qui reste très peu attractive. Et de citer un autre exemple : « L'hôpital Pinel d'Amiens n'arrive pas à recruter des médecins psychiatres et pédopsychiatres. » Le manque d'attractivé médicale n'est pas la seule faille du système de santé. Le reste à charge est une préoccupation des patients. Les mesures pour l'alléger qui commencent le 1er janvier 2019 sont louées par la ministre : « C'est une montée en charge progressive pour absorber le surcoût. Ce n'est pas rien, un milliard d'euros est rendu aux Français. » Agnès Buzyn avertit les assureurs et les mutuelles qui doivent tenir leur engagement après une concertation de six mois : « S'ils ne jouent pas le jeu, cela s'appelle un sabotage politique. Les 250 millions d'euros qui leur sont demandés sont totalement absorbables, notamment par leurs frais de gestion. » Tout sera mis sur la table lors d'une réunion dans le cadre d'un comité de suivi avec le président de la Mutualité française le 18 décembre prochain sur le reste à charge zéro. Un rapport d'activité sera publié régulièrement sur ce sujet, promet Agnès Buzyn.
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Agnès Buzyn : « Proximité et qualité ne vont pas toujours de pair »
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Publié le 13/12/2018
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Crédit photo : Françoise Millet
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Source : lequotidiendumedecin.fr
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