Le 4 décembre, Brian Thompson, à la tête d’UnitedHealthcare, principale compagnie d’assurance santé des États-Unis, était froidement abattu à New-York, en plein Manhattan. Le principal suspect, Luigi Mangione, 26 ans, a éte interpellé cinq jours plus tard dans la ville rurale d'Altoona, dans l'État de Pennsylvanie.
Les empreintes digitales et les douilles retrouvées sur les lieux du meurtre correspondent à celles du suspect et de son arme, a annoncé mercredi la police aux médias locaux. Luigi Mangione a contesté mardi son transfert devant la justice de l'État de New York. Alors qu'il a été inculpé pour meurtre, son avocat Thomas Dickey a dit qu'il plaiderait non coupable et assuré : « Je n'ai vu aucune preuve qui atteste qu'il est le tireur ».
Motivations politiques ?
Mais une semaine après le crime, les enquêteurs se concentrent sur les raisons qui auraient poussé ce diplômé d'ingénierie, ancien étudiant brillant de la prestigieuse université de Pennsylvanie – et visiblement bien inséré – originaire d'une famille aisée de Baltimore, à tirer sur Brian Thompson au pied d’un hôtel de Manhattan.
La police a déclaré qu'il était, lors de son arrestation, en possession d'un texte manuscrit de trois pages critiquant avec colère le système d'assurance santé aux États-Unis, souvent accusé de privilégier les profits au détriment de la prise en charge de soins. Le document qualifie aussi le système de santé américain comme « le plus coûteux du monde, alors que l'espérance de vie d'un Américain est classée au 42e rang mondial », a précisé la police de New York.
Selon le New York Times, qui a cité des sources policières, il était porteur d'un autre carnet semblant planifier le meurtre. « Qu'est-ce qu'il faut faire ? Frapper un PDG lors de la convention annuelle des comptables parasites. C'est ciblé, précis et sans risque pour les innocents », peut-on y lire, toujours d’après le journal.
Problèmes de dos
Aaron Cranston, ami d'enfance du suspect, parle d'un garçon qui n'était pas spécialement politisé. RJ Martin, son ancien colocataire à Hawaï, se souvient de discussions pour « améliorer le monde », évoquant différents enjeux comme le système de santé.
De leur côté, les policiers s'interrogent au sujet d’une photo de radio médicale affichée sur le profil du suspect sur le réseau social X (ex-Twitter). Depuis son enfance, le suspect souffrait de problèmes de dos, accentués depuis une leçon de surf. Il « était resté au lit pendant environ une semaine », a indiqué son ancien colocataire.
Selon des informations de médias américains, non confirmées par la police, les mots « delay » (retard) et « deny » (refus) – termes évoquant des rejets de demandes d'indemnisation de soins par les compagnies d'assurance – étaient inscrits sur les douilles trouvées sur les lieux du crime.
Le meurtre a provoqué une onde de choc dans les milieux d'affaires américains. Il a également suscité des commentaires haineux sur les réseaux sociaux à l’encontre des programmes d'assurance santé américains. Un drame qui pourrait illustrer la colère de nombre de citoyens américains à l'égard d'un système accusé de s'enrichir sur le dos des patients.
A.F. (avec AFP)
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