Que faire quand un patient consulte pour une pathologie dentaire ? Le cas de figure se présente rarement pour les généralistes – 16,3 actes par an en 2009 selon un observatoire de la Société française de médecine générale. Pour autant, quand cela se produit, « on ne sait pas du tout quoi faire, on n’a pas les diagnostics », admet le Dr Florian Hingre, généraliste remplaçant et fondateur de Dentaclic, un site d’aide à la prise en charge des pathologies dentaires à destination des médecins de premier recours.
Dix diagnostics
Un soir, sa compagne, médecin généraliste elle aussi, rentre du travail et se plaint de douleurs dentaires. Florian Hingre (photo) cherche à cette époque un sujet de thèse. Le couple se dit alors qu’il y a une piste à suivre. Petit à petit, l’idée d’un site d’aide au diagnostic des pathologies dentaires fait son chemin.
Avec le Dr Cédric Berbé, son directeur de thèse et Maître de conférences associé à la Faculté de Médecine de Nancy, Florian Hingre effectue une recherche documentaire pour identifier les diagnostics les plus fréquents. « On en a retenu dix et sur ces dix on a élaboré un arbre décisionnel qui amène le médecin à un diagnostic précis. On a essayé de donner des prises en charge thérapeutiques pour chacun des diagnostics. Pour l’antibiothérapie c’est basé sur les recommandations de l'ANSM. Et pour les petits gestes, on donne des conseils de prise en charge dentaire réalisables par un médecin à son cabinet avec les outils dont il dispose », explique le médecin.
« Rationaliser l'usage d'antibiothérapies »
Lancé le 20 septembre, le site, qui ne nécessite pas d’inscription, a été utilisé « plus de 600 fois », selon son fondateur. Une fois le diagnostic établi, les utilisateurs peuvent le transmettre au site. Pour l’instant, il en a reçu 36. L’abcès dentaire et les caries sont les deux pathologies qui sont le plus revenues.
Avec Dentaclic, Florian Hingre espère « rationaliser l’usage d’antibiothérapies dans les pathologies dentaires qui sont au trois-quarts chirurgicales, explique-t-il. C’est l’intervention qui soigne plus que l’antibiothérapie qu’on a tendance à prescrire systématiquement ».
À terme, le site pourrait également aider les praticiens à appréhender les pathologies traumatiques. « Ce serait intéressant pour les médecins de premiers recours qui sont amenés à en voir lors des heures d’astreinte où il n'y a pas de dentiste, explique Florian Hingre. Ce sont des prises en charge qui doivent être faites assez rapidement, qui sont assez simples mais qu’on ne connaît pas très bien. »
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