Réduire la iatrogénie, éviter les accidents médicamenteux : l'IA offre un potentiel important dans le domaine de la juste prescription et de la sécurisation des produits de santé alors que le mauvais usage du médicament est responsable de plus de 10 000 décès par an, 130 000 hospitalisations et 1,3 million de journées d’hospitalisation dans l'Hexagone.
Le Dr Clément Goehrs, médecin de santé publique et bio-informaticien, est à la tête de la start-up Synapse Medicine, un assistant médical virtuel visant à aider le praticien à mieux prescrire et le pharmacien à mieux délivrer les médicaments. Risques d'interactions, doutes sur la posologie : « La médecine s'est complexifiée, explique le jeune entrepreneur. Les patients sont souvent polymédiqués, les généralistes s'interrogent régulièrement. » Accessible sur smartphone ou ordinateur, Synapse oriente le praticien lorsqu'il a une question d'ordre thérapeutique – l'IA y répondant instantanément en balayant les recommandations de la HAS et les résumés des caractéristiques des produits (RCP). Les données sont mises à jour « 1h à 2h » après la publication de nouvelles recos. L'algorithme scanne aussi les ordonnances dactylographiées et photographiées par le praticien ou le pharmacien. « Elle analyse les interactions médicamenteuses, les effets indésirables, les médicaments au SMR insuffisant et vérifie si le médicament est inapproprié », précise le Dr Goehrs. « Les gériatres ont des patients polymédiqués et cela permet aux urgentistes de gagner du temps », illustre-t-il.
Un œil numérique pour traquer l'erreur humaine
Dans un autre registre, la start-up Eurekam, créée par un pharmacien, a développé Drugcam, une IA qui sécurise la préparation de chimiothérapies injectables. « En chimiothérapie les produits utilisés sont dangereux, les poches sont confectionnées dans un environnement particulier avec un haut niveau de sécurité », explique la société. Le logiciel aide le préparateur à chaque étape. L'IA vérifie l'identité de la personne, le numéro de la poche, le produit cytotoxique et le volume à injecter, grâce à un système de photos décryptées automatiquement. En cas d'erreur, le processus est stoppé. Une fois la poche prête, le pharmacien est épaulé pour vérifier la conformité et libérer le lot. Drugcam équipe 30 établissements.
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