En ces temps de pénurie de soignants, les jeunes Français partis étudier la médecine à l’étranger font l’objet de nombreuses attentions. Élus et gouvernement font de leur retour au bercail un cheval de bataille. « Nous devons d’abord faire en sorte qu’il y ait plus de médecins et plus de soignants dans notre pays », a martelé le Premier ministre dans son discours de politique générale le 30 janvier. Gabriel Attal promettait alors des « solutions fortes, tout de suite », qui devaient passer notamment par la facilitation du retour des étudiants en médecine français partis à l’étranger.
Mais de combien de potentielles recrues parle-t-on ? Les chiffres avancés par les uns et les autres passent du simple au double ! Pendant plusieurs mois, Le Quotidien a effectué un travail de fourmi, contactant les autorités d’une quinzaine de pays européens. Au total, près de 5 000 Français étudient la médecine dans ces pays, plus de la moitié étant sur les bancs des facs roumaines. À quelles conditions pourraient-ils revenir dans l’Hexagone ? Les praticiens français en exercice interrogés émettent parfois des réserves quant à la qualité des cursus à l’étranger. Néanmoins les lignes bougent. Alors que l’Ordre se montrait fermement opposé il y a quelques années à l’idée d’ouvrir les vannes aux jeunes formés en dehors de nos frontières, son vice-président, le Dr Jean-Marcel Mourgues souligne : « Tant que l’on s’assure de l’homogénéité des maquettes de formation, je ne vois pas d’inconvénient à leur retour ».
Encore faut-il que ces jeunes veuillent rentrer en France !
Encore faut-il que ces jeunes veuillent rentrer en France ! Pour ceux partis le plus souvent pour contourner une sélection drastique, le désir de retour bien ancré au début de leur cursus semble petit à petit s’effacer. Et ceux qui veulent rentrer se heurtent à un parcours du combattant : « La France ne fait rien pour faciliter notre retour », déplore l’un d’eux dans nos pages.
Sans parler des conditions d’exercice en France ! Entre l’hôpital, qui peine à attirer les talents et la ville, qui s’enfonce dans la désertification médicale, l’Hexagone ne fait pas rêver les nouvelles générations. Et si, dans le secteur libéral, les négociations conventionnelles en cours peuvent résoudre la problématique de la rémunération, pas sûr que cela suffise à rendre de nouveau le pays attractif.
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