Suite à la lecture de l’article récemment paru dans votre revue, je transmets ici mon modeste témoignage personnel pour diffuser mon plein accord sur le contenu du texte et attester par mon histoire de la nécessité d’une prise en charge adaptée aux conséquences fréquentes et multiples de la maladie du greffon contre l’hôte.
Après la greffe de moelle osseuse outre le dépistage d’un rejet immunologique précoce, il faut prévoir en fonction de l’état général du sujet, des bilans réguliers en hématologie, en infectiologie, en dermatologie, en hépato-gastro-entérologie, en pneumologie, voire en cardiologie, etc. Après deux années de surveillance clinique étroite en période post-greffe, je suis parvenu maintenant au stade d’une guérison quinquennale probable et espérée de ma leucémie myéloïde aiguë, découverte fin 2022 (sur une numération formule sanguine puis un myélogramme).
Je suis un ancien médecin du travail retraité, sans antécédents génétiques favorisants hormis mon âge de senior, ni d’exposition aux agents physico-chimiques cancérogènes reconnus en maladie professionnelle. J’ai pu bénéficier en 2023 d’une allogreffe, indispensable à la guérison de certaines hémopathies malignes de l’adulte ou de l’enfant… Mis d’abord en aplasie thérapeutique, le traitement hospitalier a donc consisté ensuite en une transfusion d’un greffon médullaire HLA :
– soit recherché dans la famille du receveur : possibilité de don chez un quart des frères et sœurs ;
– soit trouvé en dehors de la fratrie, mais alors avec une probabilité très faible de compatibilité (une seule chance par million de personnes prises au hasard dans la population globale).
Proposer une communication préventive
Or, le médecin généraliste en collaboration synergique souhaitable avec le médecin du travail pour cette mission de santé publique, pourrait proposer une communication médicale préventive ciblée sur les personnes volontaires concernées (d’âges compris entre 18 et 35 ans) ; une plaquette d’information sanitaire leur serait distribuée. Sur laquelle ils seraient invités à aller se faire librement recenser sur le registre national des donneurs de moelle osseuse, encore appelé Registre France greffe de moelle osseuse ; toutefois après avoir procédé au préalable à un simple prélèvement salivaire ou sanguin de typage HLA. Les cellules souches hématopoïétiques (CSH) compatibles avec le groupe HLA du receveur seraient ultérieurement recueillies séparément du sang du donneur par cytaphérèse, soit plus rarement obtenues par ponction-aspiration de la moelle des os iliaques du bassin… Ce précieux don solidaire de moelle osseuse pourrait un jour sauver une vie d’adulte ou d’enfant ! J’adresse ma plus vive reconnaissance aux généreux donneurs anonymes, et aux hématologues qui m’ont pris en charge pendant la GVH après mon allogreffe.
« Si j’ai une certitude, c’est bien celle que toute ignorance est une limitation, alors que toute connaissance est une libération », Pr Jean Dausset (Prix Nobel 1980 de physiologie ou médecine, co-partagé avec Baruj Bennacerraf et George Snell pour leurs travaux portant sur les groupes HLA de compatibilité des greffes).
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