La France fait figure de mauvaise élève au niveau européen en termes de mortalité infantile. En effet, « en 2021, 2 700 enfants de moins d’un an sont décédés, soit 3,7 décès pour 1 000 naissances vivantes », selon les chiffres de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publiés en juin dernier. L’organisme rappelait que « bien qu’historiquement bas, ce taux ne baisse plus depuis 2005. Il a même légèrement augmenté entre 2014 et 2017 ». Et au niveau européen, le pays est passé de la 3e à la 20e place entre 1996 et 2021. Par ailleurs, de grandes disparités se creusent entre les territoires. Des études montrent ainsi que les Drom sont particulièrement touchés. En Île-de-France, une étude de l’Observatoire régional de juin 2023 pointe une évolution préoccupante en Seine-Saint-Denis.
Les acteurs du secteur ont d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme en mars dernier dans une tribune publiée dans Le Monde : « Il est impératif de repenser et de réorganiser notre système de soin périnatal ». Les signataires appelaient alors à l’organisation d’Assises nationales. En février, l’Académie nationale de médecine plaidait, quant à elle, pour « la mise en œuvre d’un plan de périnatalité ambitieux », estimant qu’il s’agit d’« une priorité et une urgence », alors que « le dernier plan de périnatalité est arrivé à terme en 2007 ».
Dans l’attente de décisions politiques, sur le terrain, des expérimentations portent leurs fruits. À l’exemple du centre hospitalier intercommunal de Montreuil, en Seine-Saint-Denis, qui a fait part de son vécu au Quotidien. Dans le cadre du projet Rémi (Réduire la mortalité infantile et périnatale en Île-de-France) porté par l’agence régionale de santé, une unité d’accompagnement personnalisé (UAP) est expérimentée depuis plusieurs années. Et les résultats sont encourageants, comme en témoigne l’étude rétrospective publiée dans BMC Pregnancy and Childbirth. Un suivi adapté des femmes vulnérables a permis de réduire de 30 à 50 % le niveau de risque médical et obstétrique. Si la Pr Delphine Mitanchez, présidente de la Société française de médecine périnatale, se félicite dans nos pages de ce projet « très intéressant », elle tempère : « ce n’est pas applicable en tant que tel partout ». Car en dehors de l’Île-de-France, « les structures manquent, le maillage existant est défaillant ».
Réactions à l’événement sur le système de santé à Gaza
En partenariat avec France Info
C’est ma santé : faut-il consommer des prébiotiques et des probiotiques ?
C’est vous qui le dites
« Il en faut du courage pour vouloir devenir médecin aujourd’hui ! »
Éditorial
Une place ténue à la COP29