Pourquoi ne pas faire appel aux médecins généralistes (MG) et à leur carnet d’adresses pour promouvoir le don du sang ? C’est-à-dire utiliser sa relation avec le patient pour promouvoir ce geste citoyen. Il suffisant d’y penser ! « Une enquête menée à Lille auprès d’une quarantaine de MG suggère que les patients jusqu’ici non donneurs sont réceptifs à une discussion sur le don du sang et à sa promotion par leur MG. Ce qui pose la question d’un conseil minimal au don de sang en MG, résume Julien Provot (Lille). Elle met aussi en évidence l’absence quasi totale de communication de l’Établissement Français du Sang (EFS) à destination des MG. Une absence que déplorent ces derniers. Ceci alors qu’en absence d’alternatives thérapeutiques et face à des besoins croissants – allongement de la durée de vie, prévalence croissante des cancers....– l’EFS assure de plus en plus difficilement son autosuffisance ».
Pour l’enquête, 43 maîtres de conférence de la région Nord-Pas-de-Calais ont inclus tous les patients de 18-70 ans et leurs éventuels accompagnants consultants en MG sur deux demi-journées. Les résultats portent sur 1 048 sujets de 41 ans d’âge moyen, dont 660 non donneurs, 301 déjà donneurs et 87 inaptes au don de sang. Au total parmi eux, 82 % n’avaient jamais abordé cette question avec leur MG. Un peu moins parmi les donneurs. « Parmi les non donneurs, plus des deux tiers (68 %) pensent qu’une discussion avec leur MG pourrait les inciter au don », constate Julien Provot. Ce taux tombe sans surprise à 40 % chez les donneurs. « Enfin, les principaux freins au don évoqués par les patients sont : le manque de temps ; l’inaptitude ; la peur des aiguilles. Et, si après discussion avec le MG, le temps n’est plus un problème, la peur de l’aiguille persiste et n’a pas régressé. »
Julien Provot (Lille). Influence du MG dans la promotion du primo don du sang selon les patients.
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