Le candidat de la primaire à gauche Vincent Peillon a annoncé vouloir « garantir l'égal accès à tous à une santé de qualité », ce mercredi 3 janvier, en présentant ses propositions pour la France.
Le député européen a esquissé les grandes lignes de son programme d'une soixantaine de pages, et dévoilé plusieurs pistes de réforme des institutions, de l'emploi, l'éducation, la sécurité... et la santé.
Le candidat à l'élection présidentielle a annoncé son intention de lutter contre les déserts médicaux en poursuivant l’installation des maisons de santé et en incitant les médecins remplaçants à exercer dans les zones sous-dotées par des exonérations de cotisations et d’impôts. Il promet également d'accélérer le développement de la télémédecine avec un « financement adéquat ».
Consolider le tiers payant
Même si le sujet est motif de friction avec les médecins libéraux, Vincent Peillon souhaite consolider et étendre le tiers payant. Pour lutter contre les inégalités financières d'accès aux soins, il propose de mettre en place une « complémentaire santé publique ». Une idée proche de celle récemment développée par son concurrent Arnaud Montebourg, qui a suggéré l'instauration d'une « mutuelle à prix modéré, qu'organiserait la Sécurité sociale elle-même ».
Desserrer la pression budgétaire à l'hôpital
À la veille d'un déplacement au centre hospitalier de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), Vincent Peillon a par ailleurs appelé à desserrer « la pression budgétaire » dans les établissements de santé publics. « Quand l'hôpital, excellence française, se trouve en difficulté, c'est notre pacte social et républicain qui est mis à mal, a déclaré l'ancien ministre de l'Éducation. La pression budgétaire que l'on fait porter sur l'hôpital depuis trop longtemps est source d'épuisement des professionnels de santé, des infirmiers, des aides-soignants. » Vincent Peillon a relevé que 30 % des postes de médecins PH n'étaient pas pourvus. « Cette situation est grave et risque de nous mener à une réelle dégradation de la qualité des soins. » Pour rendre à l'hôpital public sa capacité, le candidat de la primaire entend « faire évoluer la part des dépenses » (ONDAM) qui lui est allouée.
Un service public des maisons de retraite
Enfin, tenant compte de la charge financière considérable que représente le vieillissement de la population sur les familles les plus modestes (le coût moyen d'une maison de retraite est de 2 500 euros par mois), Vincent Peillon propose la création d’un service public de maisons de retraite. « Ce service visera à offrir aux personnes qui en ont besoin un séjour gratuit ou à contribution extrêmement faible, sous conditions de revenus et de patrimoine », a-t-il indiqué. Le candidat à l'Élysée projette de créer 50 000 places sur le quinquennat à raison de 10 000 par an. Ce nouveau service public serait financé en partie par l’APA des personnes concernées, le reste par l’État à hauteur de 300 millions d’euros par an.
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