Personnes âgées : décidément, le modèle PAERPA n'emballe pas les libéraux

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Publié le 10/03/2017
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Crédit photo : Phanie

Pour les professionnels de santé libéraux membres de l'UNPS*, le modèle PAERPA – un dispositif expérimental de coopération visant à améliorer le parcours des patients de plus de 75 ans en risque de perte d'autonomie – n'a toujours pas fait ses preuves.

L'UNPS, qui avait quitté le comité national de pilotage des expérimentations PAERPA en février 2016, jugeant ce schéma inadapté à l'exercice libéral, a lancé cet été un sondage auprès des professionnels de santé libéraux. 1 444 libéraux de santé y ont répondu – dont 234 médecins généralistes, 19 spécialistes, 482 infirmiers, 18 pharmaciens ou encore 156 kinés. Parmi les répondants, 127 exercent sur un territoire concerné par le PAERPA et surtout 72 ont participé directement au dispositif (29 généralistes, 19 infirmiers, 14 pharmaciens et 10 kinés).

Parmi ces libéraux de santé impliqués dans une expérimentation PAERPA, 20 dont 13 généralistes déclarent avoir abandonné le dispositif pour des raisons de « lourdeur du modèle, d'inutilité et de modalités irréalistes », assure l'UNPS. Certains se plaignent de patients « captés » par des structures sanitaires et sociales comme l'hospitalisation à domicile (HAD), des réseaux de santé ou des services de soins infirmiers à domicile (SSIAD). 

Missions mal définies  

Du côté des outils, le Plan personnalisé de santé (PPS), partagé par l'équipe de soins pour la mise en œuvre d’interventions pluriprofessionnelles, impliquant le médecin traitant et au moins deux autres professionnels, ne séduit pas davantage. Seuls deux tiers des médecins généralistes et 50 % des infirmières indiquent y avoir participé, tandis que les kinés ou les pharmaciens semblent quasiment écartés dans l'écriture de ce plan collégial... 

Enfin, souligne l'UNPS, la coordination clinique de proximité (CCP) ne génère pas de concertation pluriprofessionnelle ni de réels échanges d'informations sur le patient. « Les missions et responsabilités des professionnels de santé sont insuffisamment définies et rémunérées et le modèle PAERPA souffre également de l'absence de logiciel interprofessionnel opérationnel commun », regrettent les libéraux. L'UNPS souhaite donc « revoir le modèle » pour qu'il réponde aux besoins de coordination libérale. 

En juillet dernier, Marisol Touraine avait annoncé l'extension de PAERPA de 9 à 16 territoires pilotes. À cette date, 2 100 médecins généralistes (sur 7 500 soignants) étaient impliqués dans le programme, et 190 000 personnes en bénéficiaient. Quelques mois plus tôt, le Collège de médecine générale avait aussi claqué la porte du comité de pilotage, invoquant entre autres le manque de moyens destinés aux soins primaires.

* Union nationale des professionnels de santé


Source : lequotidiendumedecin.fr