DANS son discours de politique générale, Jean-Marc Ayrault a évoqué à grands traits seulement les questions de santé et de protection sociale. Pas de grande loi hospitalière à l’horizon. Des déserts aux dépassements en passant par la dette, extraits marquants.
• La dette, c’est « moins d’hôpitaux »
« Entre 2007 et 2011, a affirmé le Premier ministre, la dette publique a augmenté de 600 milliards d’euros. Cette dette atteint aujourd’hui près de 1 800 milliards d’euros, soit 90 % de la richesse produite par la France chaque année. Le poids de la dette est devenu écrasant. La dette, c’est moins d’écoles, moins de crèches, moins d’hôpitaux, moins de transports publics... ».
• Maîtrise des dépenses : la Sécu pas épargnée
Ayrault assure qu’il n’y aura pas de « tournant de la rigueur ». Mais cela y ressemble quand même. « J’ai demandé aux ministres de réaliser des économies sur leurs dépenses, fondées sur des propositions de réformes qu’ils élaboreront eux-mêmes ». Il poursuit : « L’ensemble de notre stratégie sera fixé dans le cadre d’une loi de programmation des dépenses publiques, qui couvrira les cinq années de cette législature. Elle tracera ce chemin en faisant la part des efforts demandés à chacun : État, Sécurité sociale et collectivités locales ».
• Sauvegarder le système social
« L’avenir de nos retraites et de notre protection sociale » sera comme prévu l’un des sept sujets abordés lors de la conférence sociale qui se tiendra les 9 et 10 juillet. « Tout sera mis sur la table (...). Rien ne sera tabou ».
• Refonder un système de santé fragilisé
Le diagnostic du chef du gouvernement est sans appel. « Notre système de santé est mis à mal par l’augmentation des "restes à charge" qui pèsent sur les Français les plus modestes, par les inégalités de santé qui se creusent, par les déserts médicaux et les dépassements d’honoraires, qui privent d’accès aux soins une partie de la population. Il est également miné par les déficits ». Les objectifs sont fixés. « Nous devons donc rebâtir un système de santé qui soit véritablement accessible et performant. Cette réforme s’inscrira dans une stratégie nationale de santé. Il s’agira de refonder l’organisation du système de soins pour permettre une meilleure coopération entre les professionnels de santé, conforter les soins de premier recours, et reconnaître l’hôpital dans ses véritables missions, et en particulier l’hôpital public ».
• Lutter contre les déserts sanitaires
« Je n’oublie pas ces millions de nos concitoyens qui vivent aujourd’hui éloignés des grands centres urbains (...). À la précarité de l’emploi s’ajoutent des temps de transports à rallonge, la désertification médicale, la fermeture des services publics. Je veux que l’État se tourne aussi vers ces territoires trop souvent négligés et redéploie ses moyens prioritairement en leur direction ».
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