Invité d'Yves Calvi sur BFM, le ministre de la Santé, Olivier Véran a répondu aux questions sur la crise sanitaire. Sur la quatrième vague commencée en juillet dernier en raison du variant Delta, le locataire de Ségur a ainsi « bon espoir » que le pic pourrait être atteint « dans quelques jours ».
« Si nous n’avions pas les armes que nous avons aujourd’hui, cette vague aurait eu un impact terrible au cœur de l’été », a-t-il déclaré, indiquant qu'il y avait 20 000 contaminations par jour en France. Selon lui, la situation n’aurait pas été gérable dans les hôpitaux sans la campagne de vaccination, les tests, le suivi des personnes contaminées et le pass sanitaire.
Au passage, non sans agacement, le locataire de Ségur n'a pas hésité à lancer quelques piques contre les dirigeants politiques qui remettent en doute l'efficacité des vaccins et du pass sanitaire. « Vous avez toujours des gens qui soufflent sur le feu, là, je parle deux secondes des responsables politiques, que l’on peut qualifier de responsables, vous avez surtout des gens à l’extrême droite qui continuent de souffler sur les braises en espérant y faire leur miel », a-t-il lancé.
« Faire gaffe »
À l'approche des retours de vacances et de la rentrée scolaire, le ministre reste très prudent. Même s'il note une baisse des cas depuis 5 ou 6 jours, il appelle les Français à « faire gaffe » : « Le virus et le variant Delta nous débordent dans les régions où la vaccination est insuffisante », relève-t-il faisant référence aux territoires d'Outre-mer où la situation sanitaire est particulièrement inquiétante.
En métropole, c'est l'Assistance publique hôpitaux de Marseille (AP-HM) qui a sonné l'alarme lundi, à la veille de l'évacuation vers Strasbourg de deux nouveaux patients en réanimation, dont un jeune de 22 ans. La région Provence-Alpes-Côte d'Azur connaît en effet un taux d'incidence extrêmement élevé, à peu près du double de la moyenne nationale, à 587 pour 100 000 habitants. En tout cas, pour le ministre, la France a échappé à un reconfinement pendant l’été. « Ce qui n’est pas le cas de tous les pays. Je suis confiant », a-t-il déclaré. Et pour la suite ? Olivier Véran a insisté sur la nécessité de « réparer les conséquences du Covid, la santé mentale des Français par exemple ». « Je pense au manque de sport, à la mauvaise alimentation, à l'augmentation des pratiques addictives », a-t-il ajouté.
Campagne de rappel pour la 3e dose
Lors de cet entretien, Olivier Véran a aussi rappelé attendre l'avis de la Haute autorité de santé sur la population éligible pour bénéficier d'une dose de rappel vaccinal. Cet avis a été rendu ce mardi. Lors du point de presse hebdomadaire, le ministère de la Santé a précisé que le lancement de la campagne de rappel se fera d'abord autour des résidents d’EHPAD, d’unités de soins de longue durée (USLD), auprès des plus de 80 ans, des personnes à très haut risque de formes graves de Covid listées par le Pr Fisher aux prémices de la campagne vaccinale et les personnes immunodéprimées (qui ont déjà reçu 3 doses et en recevront une quatrième). Cela concerne 6 millions de patients.
Pour ces personnes, les prises de rendez-vous seront ouverts dès lundi 30 août, les injections débuterot mercredi 1er septembre, sauf pour les patients en EHPAD et en USDL pour lesquels le calendrier est décalé : les commandes des doses de Pfizer seront ouvertes dès le 30 août et les premières injections possibles entre le 11 septembre et 13 septembre. « Il y aura un délai d’au moins six mois entre la deuxième et la troisième injection », a insisté le ministère de la Santé. Concernant la population éligible recommandée par la HAS (65 ans et plus), des arbitrages sont en cours pour préciser le calendrier.
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