L’origine de la démoralisation des généralistes trouve ses sources dès l’entrée en faculté. En effet, l’étudiant en médecine doit passer un concours très restrictif qui lui impose une vie monastique.Après avoir franchi les affres d’un concours qui permet à seulement 10% d’entre eux de poursuivre dans cette voie, ils doivent subir une deuxième épreuve : celle des ECN.
Les ECN sont plus difficiles encore, car ils conditionnent leur affectation, et leur spécialisation. Pour pouvoir prétendre à une bonne place, il leur est nécessaire de travailler comme des forçats dès la 4e année. Au final, je ne pense pas qu’une autre filière universitaire demande autant d’investissement.
Ayant fini ses études, notre « brillant » généraliste va devoir s’installer, et là les problèmes commencent :
– il lui est fortement conseillé de travailler en zone sous-médicalisée ;
– il comprend qu’il devra faire face aux injonctions des Caisses de Sécurité Sociale (délit statistique surtout) pour être dans les clous ;
– il va devoir se justifier auprès de nombreux patients pour lesquels le généraliste n’est plus le notable du village ; il a le même titre que certains artisans ;
– il devra accepter le fait que son ministre de tutelle ne valorise pas son travail, et ne cesse de lui répéter que son revenu reste confortable malgré son absence de revalorisation depuis 2011.
Comment avec un tel réquisitoire ne peut-on pas dire que la Médecine Générale est au bord de l’implosion.
Revaloriser le généraliste est une piste de travail, mais à mon avis le plus important reste une reconnaissance vis-à-vis de l’ensemble des sacrifices accomplis tout au long de sa carrière.
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