"21 millions de passages aux urgences" ont été recensés en 2016, un chiffre "multiplié par deux en vingt ans". C'est Patrick Pelloux qui l'affirme. Le président de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf), tire une nouvelle fois la sonnette d'alarme. Pour l'urgentiste, vieillissement de la population et augmentation des maladies chroniques ne sont pas les seuls facteurs en cause. S'y ajoutent les regroupements hospitaliers, la fermeture d'établissements et de lits d'hospitalisation, du fait des économies imposées à l'hôpital par les gouvernements successifs.
Pour sortir de cette situation, l'Amuf a détaillé mardi ses pistes pour éviter une future "crise sanitaire". Elle propose notamment un "moratoire sur les fermetures d'hôpitaux et de lits", et l'ouverture jusqu'à 23 heures de centres de santé employant des médecins salariés, et disposant d'un plateau technique, pour que les patients n'aillent pas aux urgences "par défaut". En outre, 20 % de lits devraient, selon l'Amuf, rester libres pour faire face, par exemple, aux épidémies de grippe hivernales qui engorgent les urgences.
"On est en première ligne sur les risques d'attentat", a par ailleurs rappelé Le Dr Pelloux, qui souhaite "moderniser" les coopérations entre les services de secours. "On veut des centres de régulation coordonnés entre le 15 et le 18" avec des systèmes informatiques interconnectés, précise Christophe Prudhomme, porte-parole de l'Amuf.
Le 116 117, numéro gratuit pour joindre un médecin de garde la nuit ou le week-end, expérimenté depuis avril dans trois régions, s'avère par ailleurs inefficace, selon le Dr Prudhomme. Autant de revendications que l'Amuf espère pouvoir présenter de vive voix à Agnès Buzyn, qui prévoit une mission sur les soins non programmés.
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