Des médecins libéraux croient que la Sécurité sociale est leur employeur. Sont-ils subjugués par les effets d’annonces de la Cnam ? Ambitionnent-ils de devenir salariés d’une entreprise en déficit ? Espèrent-ils un « salaire mirobolant » en se soumettant à la Sécurité sociale ? Celle-ci n’a-t-elle pas tendance à supprimer des postes (4 490 suppressions de poste prévues pour la période 2014-2017, 16 000 emplois supprimés en 10 ans), à diminuer le taux de ses remboursements, à dérembourser des médicaments et n’est-il pas envisagé que les services de secours rationalisent leurs coûts et réduisent leur nombre d’interventions. Pour les honoraires des médecins qu’est-il envisagé ?
Ces médecins abdiquant une liberté (déjà limitée) pour le salariat se doivent d’accepter le tiers payant généralisé. Ce sont-ils déjà résignés à ce que la valorisation de leurs honoraires soit sous la dépendance exclusive de la Cnam et du gouvernement. Il y a quelques années les médecins ont augmenté d’un commun accord leurs tarifs sur leurs feuilles d’honoraires ; par ce mouvement le gouvernement et la Cnam ont dû se mettre autour d’une table avec nos syndicats et accepter en final cette hausse des honoraires. Avec le tiers payant, quel médecin osera demander une augmentation de la main à la main de 1,2 ou 3 euros, sans que cela soit officiellement déclaré à la Sécurité sociale, pour montrer son mécontentement et l’ampleur du mouvement. Ne devons-nous pas garder cette liberté comme arme pour pouvoir discuter sur un pied d’égalité avec eux ?
La Sécurité sociale pourra-t-elle pourvoir un salaire décent aux médecins ? Celle-ci ne s’en déchargera-t-elle pas sur les mutuelles ? La Sécurité sociale est en déficit, la France est en "faillite" et le gouvernement veut nous faire "gober" que la diminution depuis plusieurs années des charges sociales des entreprises et l’augmentation du nombre des chômeurs (ce qui entraîne une diminution des recettes de la Sécurité sociale) ne peut que bonifier le système de santé. Chers Confrères devons-nous nous fier à tous les effets d’annonces du gouvernement et de la Cnam, amplifiés et enrichis par les médias ? Ou se souvenir des paroles d’une chanson de Dalida : « Paroles, paroles et encore des paroles que tu sèmes au vent ».
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