Les temps approchent où nous allons devoir nous fâcher ! C'est Monsieur Arnaud Montambour qui m'en a fait prendre conscience (Montambour parce que très bruyant mais très creux…).
Donc, Monsieur Montambour nous a assimilés à une profession réglementée et privilégiée dans une de ses dernières causettes télévisuelles avant de quitter le gouvernement.
Réglementés certes nous le sommes puisque notre pénurie est secondaire à un numerus clausus réglementaire et que notre tutelle et autres caisses d'assurance-maladie nous gavent quotidiennement de règlement plus abscons les uns que les autres.
Réglementées sont nos ressources, à prix grimpants sont nos frais.
Privilégiés nous le sommes aussi puisque nous avons fait durer nos études dix ans afin de ne pas entrer tout de suite dans le rude milieu du travail et que ces études, c'est bien connu, nous ont été grassement payées, tandis que d'autres remplissaient déjà leur livret de caisse d'épargne avec leur salaire mensuel.
Privilégiés, nous le sommes puisque nous n'aurons droit de toucher notre retraite pleine qu'à 67 ans alors que les autres sont contraints de la toucher à 62 ans.
Privilégiés, nous le sommes encore car nous avons construit nous-mêmes ou achetè notre instrument de travail… qui ne vaut plus rien d'ailleurs.
Privilégiès, nous le sommes puisque soi-disant en moyenne nous gagnons 90 000 euros par an.. qui sont en fait 70 000 (l'erreur est humaine), ces 70 000 euros s'entendant pour une moyenne de travail de 58 heures par semaine ce qui, ramené à 35 heures par semaine, fait un salaire de 3 500 euros par mois, sans congés payés, sans treizième mois et sans compter le temps administratif, fiscal et autre fariboles… Mais ça, Monsieur Montambour, c'est cadeau ! Et ainsi de suite… En clair.nous n'intéressons les politiques que quand il s'agit de nous emmerder ou de trouver un bouc émissaire ! Il est donc temps de nous intéresser à nous-mêmes car si on regarde bien les choses :
- nous sommes les médecins les moins payés d'Europe ;
- nous sommes les médecins qui travaillent le plus en Europe ;
- nous avons des syndicats qui fricotent avec les gouvernements successifs et ont rendu nos entreprises totalement illisibles ;
- nous sommes de gentilles personnes qui ne revendiquent pas avant la crise parce que ce n'est pas encore le moment ni pendant la crise parce que ce n'est plus le moment... Après la crise ce sera le moment…pour les autres…
- nous avons eu une succession de ministres de la Santé se pavanant en dindons prétentieux et verbeux mais surtout inutiles.
La seule chose qui m'étonne, c'est que nous supportons tout cela placidement. Non ! le temps de se fâcher approche !
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