Légalement, les remplaçants doivent utiliser leur propre Carte professionnelle de Santé. Selon les remplaçants, elle permet surtout « d’identifier le médecin prescripteur » (91 %) et de « travailler en son nom » (75 %) ; elle présente aussi l’intérêt d’être « nominative et incessible » (79 %). Dans les faits, l’étude Remplact montre que son utilisation n’est pas si évidente. Première information, seuls 65 % des remplaçants possèdent une CPS ; parmi ceux qui n’en ont pas, une grande partie étaient encore internes quelques mois auparavant. « J’ai demandé ma CPS, mais elle a mis deux ans à arriver, confie Guillaume Potherat, remplaçant en région parisienne, et c’est pareil pour tous mes collègues. »
Les difficultés d’obtention peuvent donc être un premier obstacle à l’utilisation de la CPS, mais même sans ça, l’étude montre que 85 % des personnes interrogées utilisent en général la CPS du médecin remplacé.
Freins informatiques
Parmi les principaux freins cités pour l’utilisation de leur propre CPS, les remplaçants citent en premier les freins informatiques. Bugs, nouvelle configuration, procédure complexe, nécessité d’intervention d’un technicien, chronophage etc., la technique semble être l’obstacle principal de la CPS. « La dernière fois, avec ma remplaçante, on a essayé de configurer sa CPS dans mon logiciel mais, au bout de deux heures, on a abandonné, explique Sophie Augros, la présidente de Reagjir, qui est installée dans une MSP à Aime, en Savoie. Je préfère lui montrer le fonctionnement du cabinet que de perdre du temps avec ça. ».
La généraliste pointe aussi du doigt la méconnaissance des médecins remplacés : « Beaucoup ne savent pas que les remplaçants en ont une ». En effet, dans l’étude, 18 % des remplaçants citent des freins liés aux médecins installés. Un manque d’information en général (12 %) ou des problèmes de facturation (9 %) sont également mentionnés dans les obstacles à l’utilisation de la CPS.
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