Pendant que se poursuivait à Pau le procès Bonnemaison, le Conseil d'Etat s'est penché vendredi matin à Paris sur l'affaire Lambert. Le rapporteur public du Conseil d'Etat s'est prononcé à cette occasion contre le maintien en vie de Vincent Lambert, tétraplégique en état végétatif chronique depuis six ans. A l’audience, Rémi Keller a recommandé l'annulation de la décision du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, qui s'était prononcé pour le maintien en vie de Vincent Lambert, après que le CHU de Reims, où est hospitalisé le patient, avait décidé d'arrêter de l'alimenter et de l'hydrater artificiellement.
«Nous ne proposerons pas de confirmer le jugement du tribunal», a déclaré Rémi Keller, estimant que «la décision d'interrompre le traitement (de Vincent Lambert) correspond aux conditions de la loi de 2005» sur la fin de vie. Il a notamment rappelé que, d'après une récente expertise médicale demandée par le Conseil d'Etat en février, «Vincent Lambert est en état végétatif totalement inconscient». «Le traitement n'a pas d'autre effet que de le maintenir artificiellement emmuré dans son état», a-t-il affirmé. De plus, a-t-il dit, Vincent Lambert avait, selon son épouse et un de ses frères, "exprimé à plusieurs reprises son souhait de ne pas être maintenu dans un état de dépendance, si cela devait lui arriver un jour". "La voix de VincentLambert, nous apparaît, ainsi, certes tenue et fragile, mais constitue un élément du dossier que vous ne pouvez pas ignorer".
Le Conseil d'Etat devrait ensuite se prononcer sur cette affaire mardi 24 juin. S’il devait suivre son rapporteur, cela signifierait la fin de la vie de Vincent Lambert à plus ou moins brève échéance. Cette décision vaudrait aussi interprétation de la loi de 2005, dans un sens large, soutenu par son auteur, Jean Léonetti, qui a encore rappelé ce vendredi matin sur France Info que ce texte, qui permet la fin des traitements, vaut aussi au-delà du strict cadre des patients en fin de vie, comme dans le cas de Vincent Lambert. "Si vous deviez interdire un arrêt de traitement au seul titre que des membres de la famille s'y opposent, vous leur donneriez un droit de véto que le législateur n'a pas voulu leur apporter", a estimé aussi vendredi matin le rapporteur du Conseil d’Etat. En plein débat sur une nouvelle réforme de la fin de vie promise par le gouvernement, et alors que se déroule le procès Bonnemaison, une décision du Conseil d’Etat en ce sens serait évidemment une indication importante pour la suite du débat sur la fin de vie.
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