Les 17 juges de la Cour de Strasbourg ont écouté pendant deux heures les protagonistes de l’affaire Humbert, partisans ou adversaires de l’arrêt des soins pour le tétraplégique de Reims. Les dernières expertises médicales ont établi "une dégradation de l'état de conscience de M. Lambert", a plaidé devant la Cour François Alabrune, le directeur des affaires juridiques du ministère des Affaires étrangères, qui représentait la France. C'est à raison que le Conseil d'Etat a considéré qu'une poursuite des traitements relèverait de "l'obstination déraisonnable", a-t-il estimé, jugeant que le cadre tracé par la loi Leonetti de 2005, qui régit la fin de vie, avait été respecté.
Eprouvée, l’épouse de Vincent Lambert, Rachel, 33 ans, "tiers intervenant" dans la procédure devant la CEDH, n'a pas souhaité s'épancher mercredi devant les médias. Mais son conseil, Me Laurent Pettiti, a lu devant la Cour des extraits de son livre: "Laisser partir Vincent est ma dernière preuve d'amour", y écrivait-elle ."Il ne voulait surtout pas être un légume, il en parlait de façon assez spontanée", a redit aux journalistes François Lambert, neveu de Vincent. Mais les parents du tétraplégique, des catholiques traditionalistes qui récusent tout lien de leur position avec leur foi, n'en démordent pas et dénoncent une "euthanasie déguisée". Leur fils n'avait pas rédigé de directives anticipées, soulignent-ils. Leur fils "ne reçoit aucun traitement médicamenteux, il n'est relié à aucune machine", a insisté leur avocat, Me Jean Paillot, devant la Cour. "Sa situation de santé est stable, elle pourrait même s'améliorer", a-t-il affirmé, rappelant la demande de ses clients de le transférer dans une service spécialisé. Selon lui, cesser d'alimenter et d'hydrater Vincent Lambert constituerait une violation du "droit à la vie" et un traitement "inhumain ou dégradant".
La Cour ne devrait rendre sa décision que dans trois mois environ. Si les parents de Vincent Lambert n'avaient pas gain de cause devant la CEDH, ils envisageraient "d'autres pistes de poursuite" en France, ont déjà annoncé leurs avocats.
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