Année après année la politique menée par les différents gouvernements impose de nouvelles restrictions au système de santé, et ce rationnement de plus en plus sévère n’arrive pas à réduire le déficit de la Sécurité sociale causé par le manque de recette. Mais que les Français se rassurent, après une médecine innovante, nous allons vers l’excellence de notre système de santé (Marisol Touraine,17/10/2014) puisque :
- on discrédite les médecins en les rendant responsables du déficit de la Sécurité sociale ;
- on dérembourse les médicaments ;
- on ferme les hôpitaux ;
- on n’augmente pas le nombre d’IRM ;
- on crée une vaste zone déficitaire (la France dans son ensemble) en médecins généralistes (pas d’installation de MG à Paris en 2014, que des départs) ;
- les caisses de l’OGDPC sont vides, la Sécurité sociale n’a pas payé sa contribution en 2013 et 2014.
Mais « ’excellence » arrive grâce :
- au DMP (dossier médical partagé) géré par la Sécurité sociale qui par une surveillance impitoyable des prescriptions des médecins réduira selon elle le déficit ;
- à la diminution progressive préméditée du nombre des médecins remplacée par le transfert de compétence défini par la loi : Vaccination par les pharmaciens qui peuvent aussi modifier le traitement prescrit par le médecin et surveiller les diabétiques, les hypertendus, …. Les infirmiers obtiennent le droit de prescriptions, posent des diagnostics. Pour ne pas augmenter le nombre de médecins ophtalmologues ne veut-on pas les remplacer par des optométriciens, moins onéreux pour la Sécurité sociale ?
- À l’imposition du tiers payant généralisé, contre l’avis de la majorité des médecins, qui n’est, en réalité, qu’un panneau publicitaire pour assurer que le gouvernement est de gauche ;
- etc.
Devant cette stratégie magistrale pour la régression du système de santé les médecins grognent, se révoltent. Les syndicats médicaux qui ont soutenu cette médecine innovante et cette politique d’excellence veulent garder la main et après moult tergiversations décident, pour ne pas perdre leurs bases, de passer un accord entre eux et promeuvent une grève des médecins. Mais nous savons que certains syndicats sont pour une médecine libérale, d’autres sont pour le salariat, voir l’étatisation, et d’autres pour un mélange mi-salariat mi-libéral. Une question se pose : les syndicats médicaux qui sont actuellement en discussion avec le gouvernement, œuvrent-ils ensemble ou chacun pour soi ?
Le médecin généraliste sera-t-il encore le dindon d’une mystification, du fait que chaque syndicat veut obtenir sa Légion d’Honneur de la main du Ministre ?
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