« Scad Antico vient aider les médecins généralistes dans la prise de décisions suite aux INR (International Normalized Ratio) de leurs patients. Il a été créé pour accompagner et non pas se substituer aux généralistes », confie le Dr Pierre Loué, jeune praticien qui consacre une demi-journée par semaine à la validation des propositions. « La gestion des INR, c’est contraignant pour les médecins qui manquent déjà de temps », souligne Pierre Loué. Avant d’ajouter : « Quand on n’a pas trop d’expériences ou des mauvaises expériences, on a tendance à toucher trop ou pas assez au traitement. L’outil propose une date de contrôle adaptée, des posologies adaptées… ». Le Dr Isabelle Crinière, médecin gériatre coordinatrice qui exerce dans deux Ehpad du Calvados, renchérit : « Scad Antico est une très bonne solution pour équilibrer les traitements. Elle est très fiable et sécurisante. » Scad Antico est ainsi un outil de partage d’expertise dans la prise en charge des patients.
Il est aussi un outil de coordination entre les différents acteurs : médecins traitants, laboratoires d’analyse, infirmiers dans les Ehpad et équipe de médecins référents. Le médecin traitant inscrit le patient, avec son accord, dans l’outil au moment de la prescription médicale d’anticoagulant avec la date de l’INR. Le résultat de l’examen biologique est transféré sur la plateforme Scad Antico. Il est alors analysé par un système d’algorithme qui émet une proposition d’ajustement de posologie, de date du prochain INR. Cette proposition est revue par l’équipe de médecins mise en place autour de la plateforme et qui valide la proposition avant qu’elle ne soit transmise au médecin traitant. L’outil permet ainsi une télésurveillance des patients.
Dans la plateforme, l’équipe de médecins référents accède à la liste des « environ 300 patients en file active » avec un niveau de criticité : vert, orange et rouge. « En rouge, ce sont ceux dont il faut s’occuper en priorité, par exemple si l’INR est en dehors des clous, si le patient est fragile… », détaille Pierre Loué.
Le Dr Crinière pointe néanmoins certaines limites. Et d’abord liées aux craintes des professionnels de santé sur les solutions numériques. « C’est un outil complémentaire qui, quelquefois, rend un grand service, certes, mais la relation humaine doit être maintenue. » D’un point de vue technique, elle alerte sur la nécessaire interopérabilité : « Le médecin traitant a son logiciel de cabinet, l’infirmier le sien et ils se connectent à Scad Antico. Ils sont tous convaincus que c’est utile mais comme il faut ressaisir les informations dans les différents outils… »
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