Verbatim

Des regrets et quelques espoirs

Publié le 21/06/2013
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Quota (Dr Robert Garnier, Toulon)

« Je pense qu’il faudrait imposer un quota de journées de formation par an (au maximum sur deux ans). Cette obligation, mal vécue par certains, permettrait de nous rendre compte de la grande force et de l’intérêt, en dehors de l’apprentissage médical, de rencontrer et d’échanger avec des confrères qui ont les mêmes préoccupations quotidiennes. Cela pourrait, à terme, nous donner une force de parole auprès des institutions en nous sortant de nos cabinets. Et la représentation syndicale en ressortirait confortée par notre implication plus importante dans le collectif ».

Associations (Dr Jean-Marie Rivière, Bourges)

« Si on veut un maximum de formés, il faudra agréer les petites associations locales qui existent depuis longtemps et permettent aux zones démédicalisées comme le Cher de pouvoir pratiquer le DPC ».

Repos de sécurité (Dr Aurélie Boutten, Dunkerque)

« Le DPC, c’est parfait… mais avec le nombre de médecins qui diminue, l’activité professionnelle qui augmente, le temps personnel pour les loisirs et la famille qui diminue, une soirée de repos n’est-elle pas aussi bénéfique qu’une soirée de formation qui nous fait rentrer chez nous à 23h pour reprendre à 7h30 le lendemain… Quid du repos de sécurité des médecins ? »

Sécu (Dr Alain Pichard, Cancon)

« Les nouveaux programmes de DPC me semblent trop stéréotypés et trop correspondre aux objectifs financiers voulus par l’Assurance Maladie. Ils ne font pas suffisamment place aux formations basées sur le relationnel avec les patients ».

Industrie (Dr Pascale Faïsse, Alès)

« La formation continue avait un financement très largement assuré par l’industrie pharmaceutique. Or c’est ce système de financement, qui surfant sur la vague “moralisatrice” actuelle, est remis en question. On est en train de casser un outil, certes imparfait, mais ayant malgré tout rempli son rôle avec une grande efficacité, sans proposer de solution alternative. Le DPC est à lui seul largement insuffisant pour accomplir notre formation continue. Pourtant, il est le seul qui bénéficie d’un financement actuellement ».

Pathologies rares (Dr Patrick Sarreo, Bourg-Madame)

« Le problème de l’évaluation c’est l’obligation d’avoir un nombre suffisant de cas cliniques correspondant au programme. J’ai renoncé à des formations continues sur des pathologies que je ne vois que très rarement mais pour lesquelles j’aurais aimé avoir une formation. C’est, à mon avis, l’écueil majeur de ce type de FMC. »

Budget (Dr Jean-Louis Autissier, Thaon-les-Vosges)

« Le budget total actuellement alloué par l’OGC paraît plus réduit en nombre de jours de formation possibles qu’auparavant : quatre en moyenne contre huit auparavant ! Et si on s’inscrit en surplus, qu’en est-il au niveau de son budget pour l’association de FMC/DPC qui organise ? Est-ce alors éligible au FAF pour le médecin même s’il n’est pas indemnisé ? Une reconnaissance, financière ou non, visible sur ameli pro ou le site du Conseil National de l’Ordre, me paraît préférable à des sanctions ».

Impossible (Dr Benoît Blanc, Bergerac)

« Le nombre de médecins généralistes sera divisé par deux en trois ans à Bergerac… 3 000 patients n’ont déjà plus de médecin traitant… nos charges ont augmenté de 40% en quatre ans et je devrais quitter mon cabinet régulièrement pour des formations ? Le DPC, c’est indispensable, mais impossible dans le contexte actuel. Quant aux sanctions ordinales et au label type “poulet fermier”, ça n’aura comme effet qu’encourager

les dévissages de plaques ! Plus de réalisme et moins de démagogie ! ».

Recos (Dr Claudine Brygo-Nougier, Saint-Cannat)

« J’ai peur que le DPC ne se base que sur les recommandations de la Haute Autorité de santé et que les journées de formation ne soient qu’une lecture approfondie de ces recommandations ».

Formation (Dr Isabelle Cibois-Honnorat, Mirabeau)

« Le DPC n’est pas en train de se mettre en place. Il est déjà prêt. Le scandale, c’est la mise en place par l’OG DPC. Le scandale, c’est la diminution du nombre de nos journées de formation. Vous ne proposez pas dans vos choix préférentiels les journées de formation. Les médecins sont fatigués d’aller se former en soirée. Dégageons du temps sur nos horaires de travail pour nous former ».


Source : lequotidiendumedecin.fr