Après le « Printemps roannais », de quoi l’été sera-t-il le nom ? Vraisemblablement d’aucun mouvement national unitaire. A l’appel de l’UFML, du SML, de la FMF et du Bloc, une quinzaine de coordinations locales s’est réunie, samedi après-midi à Paris, pour décider d’une action commune contre la loi santé. « La coordination, entre nous, c’est important, ça permet de chiffrer notre action », explique Jérôme Marty, président de l’UFMFL. Face à la loi Touraine, il appelle ses confrères à ne pas reculer. «Si la loi passe, ça en est fini avec notre médecine à la française », prédit-il, justifiant ainsi que « les actions ne doivent pas cesser avec les vacances ». « On est médecin et on est debout », lance-t-il, ovationné.
« Qui est pour fermer 7 jours ?», demande Eric Henry, à ses confrères venus remplir en nombre les bancs de l’amphi Luton de l’hôpital Cochin. Quelques mains se lèvent, timidement. « Qui est pour fermer 3 jours ?», tente le président du SML. L’enthousiasme est moins réservé, le leader syndical développe son idée d’arrêt des soins au milieu des vacances, jouant sur les départs et retours de congés. Hors de question pour la salle, encore échaudée par les critiques essuyées en décembre dernier et la « grève Courchevel ». Dès lors, la perspective d’un arrêt commun des cabinets disparaît. Grève de 3 ou 7 jours, à durée indéterminée, dès maintenant ou à la rentrée, les suggestions ne manquent pas mais aucun consensus n’émerge. « Il faut maintenir la pression tout l’été », enjoint Jean-Paul Hamon, émettant l’idée de la fermeture d’une station balnéaire au cours de la période estivale. « Avec 15 coordinations, on maintient le bordel jusqu’en septembre », poursuit le chef de file de la FMF, « et nous, les syndicats, on fait en sorte qu’on parle de vous ».
[[asset:image:5956 {"mode":"small","align":"left","field_asset_image_copyright":["photo Luce Burnod"],"field_asset_image_description":[]}]]Rien de très concret, les modes opératoires des différentes coordinations sont laissés à leur libre appréciation. C’est alors au tour de Philippe Cuq de prendre la parole. Et d’exprimer sa satisfaction « de voir le report de la loi » dont la date d’examen n’est pas encore connue, laissant l’espoir d’une lecture au Sénat à nouveau décalée. Mais pour le leader du Bloc, partisan d’un blocage sanitaire, « il faut continuer à mobiliser sur le terrain ». « Ne partons pas trop tôt », suggère-il, même s’il assure « qu’à date fixe, la France médicale s’arrêtera ».
Dans l’amphi, les praticiens ne restent pas indifférents aux propositions qui leur sont faites, interpellant les syndicats. Un médecin descend prendre le micro. Opposé à la grève, il plaide pour des « actions chocs ». « Et si les blouses blanches s’allongent sur les routes et bloquent les départs en vacances », tente-il. Le temps passe, l’organisateur de la rencontre conclut les débats. « Il faut que les français comprennent ce qu’est une France sans médecin », s’emporte Jérôme Marty, « c’est à nous de reprendre la main sur la médecine ».
[[asset:image:5961 {"mode":"small","align":"right","field_asset_image_copyright":["photo Luce Burnod"],"field_asset_image_description":[]}]]A défaut de se conclure sur une action commune, la réunion parisienne aura eu le mérite de présenter les différentes coordinations. Du Nord-Pas-de-Calais au Var en passant par l’Ardèche ou la Bretagne, une quinzaine de groupe aura détaillé ses activités, passées ou à venir. Certaines coordinations sont déjà bien rôdées, comme celle de Saône et Loire affichant 200 généralistes à son actif. D’autres, à l’image des Bouches-du-Rhône, émergent à peine.
Les représentants des coordinations défilent au micro, certains bons orateurs, d’autres débutant dans le militantisme, d’autres encore sont vivement applaudis, comme Bruno Pagès, instigateur du « Printemps de Roanne », ou Isabelle Le Coarer Luck, auteur d’une récente « lettre à Florence Augier » et membre de la coordination des Yvelines. Au cours des prises de parole, il est question de grève locales, comme à Quimper mardi et mercredi, d’actions de sensibilisation des patients, de procédure de déconventionnement, de non-application du tiers payant dans le cadre de l’ACS… Le principe d’une marche, envisagée, mi-septembre, entre Châlon et Château-Chinon semble retenir l’attention de nombreux médecins. Ravivant le fantasme de blocage sanitaire, elle pourrait signer l’arrêt de la santé dans les villes de l’Hexagone.
« Qui est pour fermer 7 jours ?», demande Eric Henry, à ses confrères venus remplir en nombre les bancs de l’amphi Luton de l’hôpital Cochin. Quelques mains se lèvent, timidement. « Qui est pour fermer 3 jours ?», tente le président du SML. L’enthousiasme est moins réservé, le leader syndical développe son idée d’arrêt des soins au milieu des vacances, jouant sur les départs et retours de congés. Hors de question pour la salle, encore échaudée par les critiques essuyées en décembre dernier et la « grève Courchevel ». Dès lors, la perspective d’un arrêt commun des cabinets disparaît. Grève de 3 ou 7 jours, à durée indéterminée, dès maintenant ou à la rentrée, les suggestions ne manquent pas mais aucun consensus n’émerge. « Il faut maintenir la pression tout l’été », enjoint Jean-Paul Hamon, émettant l’idée de la fermeture d’une station balnéaire au cours de la période estivale. « Avec 15 coordinations, on maintient le bordel jusqu’en septembre », poursuit le chef de file de la FMF, « et nous, les syndicats, on fait en sorte qu’on parle de vous ».
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Dans l’amphi, les praticiens ne restent pas indifférents aux propositions qui leur sont faites, interpellant les syndicats. Un médecin descend prendre le micro. Opposé à la grève, il plaide pour des « actions chocs ». « Et si les blouses blanches s’allongent sur les routes et bloquent les départs en vacances », tente-il. Le temps passe, l’organisateur de la rencontre conclut les débats. « Il faut que les français comprennent ce qu’est une France sans médecin », s’emporte Jérôme Marty, « c’est à nous de reprendre la main sur la médecine ».
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Les représentants des coordinations défilent au micro, certains bons orateurs, d’autres débutant dans le militantisme, d’autres encore sont vivement applaudis, comme Bruno Pagès, instigateur du « Printemps de Roanne », ou Isabelle Le Coarer Luck, auteur d’une récente « lettre à Florence Augier » et membre de la coordination des Yvelines. Au cours des prises de parole, il est question de grève locales, comme à Quimper mardi et mercredi, d’actions de sensibilisation des patients, de procédure de déconventionnement, de non-application du tiers payant dans le cadre de l’ACS… Le principe d’une marche, envisagée, mi-septembre, entre Châlon et Château-Chinon semble retenir l’attention de nombreux médecins. Ravivant le fantasme de blocage sanitaire, elle pourrait signer l’arrêt de la santé dans les villes de l’Hexagone.
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